Mukwege sur une candidature commune de l’opposition : « personne ne doit dire c’est moi ou rien »

Katumbi, Fayulu, Matata Ponyo, Sessanga ou Mukwege, si tous ces noms ont pour point commun la candidature à la présidentielle du 20 décembre prochain, ils se retrouvent également au centre du débat relatif à une possible candidature commune de l’opposition politique congolaise lors de ce scrutin. Une candidature commune censée permettre aux opposants congolais d’unifier les forces pour mieux défier leur adversaire direct, le Président en fonction, Félix-Antoine Tshisekedi.

Si jusqu’à présent, rien n’est encore officialisé pour essayer de reproduire le scénario de Genève en 2018 – où l’opposition avait désigné et décidé de soutenir Martin Fayulu – les prises de position, quant à elles, se multiplient au sein de l’opposition quant à cette question.

Au cours d’une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique, Denis Mukwege, également candidat à la présidentielle, a estimé que « l’opposition doit trouver un terrain d’entente pour faire face à Félix Tshisekedi ».

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Selon lui, la RDC se retrouve « en pleine crise existentielle », à cet effet, le premier but de l’opposition serait de se mettre ensemble pour peser sur le processus électoral. Tout en dénonçant la « non consensualité » de la CENI, le lauréat du Prix Nobel de la paix 2018 a estimé qu’il faut tout de même aller aux élections, « car boycotter, c’est laisser la place à un pouvoir qui, en cinq ans a fait régresser le pays ».

« Aujourd’hui, la RDC s’enfonce dans une crise existentielle. Laisser faire ce pouvoir qui ne croit pas en la loi fondamentale, c’est être complice […] Mettons nos efforts ensemble. Que tout le monde enterre la hache de guerre. Personne ne doit dire c’est moi ou rien », a-t-il insisté.

S’il n’y a pas élection le 20 décembre, « le Président de la République remet le pouvoir au président du Sénat »

Denis Mukwege n’adhère pas non plus à l’idée de repousser les élections, mais au cas où cela arrivait, il insiste sur le fait que l’actuel Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, devrait céder le pouvoir au président du Sénat, Modeste Bahati, selon les dispositifs constitutionnels.

« Il faut voter le 20 décembre car c’est ce qu’indique notre Constitution. Mais si les conditions ne le permettent pas, la loi prévoit une disposition qu’il faut appliquer : le président de la République remet le pouvoir au président du Sénat, qui a quatre-vingt-dix jours pour organiser des élections. Nulle part il est écrit que l’on peut remettre les élections à plus tard », a-t-il affirmé.

Le gynécologue de 68 ans, s’est même fait plaisir de répondre à Félix-Antoine Tshisekedi qui l’a qualifié de « candidat de l’étranger » et l’a accusé de « vouloir faire l’apologie de l’homosexualité en RDC ».

« Je n’ai fait que servir mon peuple, je suis avec ceux qui souffrent. Il faut mettre les vraies questions sur la table, c’est de la diversion. Le populisme qui s’étend en Afrique est ridicule », a-t-il simplement rétorqué.

Alors que le dossier sur une candidature commune est encore sur la table, le récipiendaire du Prix Sakharov 2014 se montre très confiant quant à la suite des choses. Il a d’ailleurs indiqué que son programme, articulé autour de douze piliers, devrait être dévoilé le 19 novembre prochain, au premier jour de la campagne électorale.

« Le projet est prêt depuis 2021. S’il est élu, il compte immédiatement faire passer quatre ou cinq ordonnances, nommer un gouvernement de moins de trente membres dans lequel la parité entre hommes et femmes sera respectée », a assuré l’un de ses proches à Jeune Afrique.

Monge Junior Diama

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