Attaque du camp des déplacés Mugunga : D. Mukwege appelle à des «sanctions économiques et politiques» contre Kigali

Le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, a vivement condamné l’attaque lancée le 3 mai 2024 par le M23 et les troupes rwandaises contre le camp de déplacés de Mugunga, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans un tweet, le célèbre gynécologue congolais déplore l’inaction de la communauté internationale face aux massacres récurrents dont sont victimes les civils congolais. Il appelle le monde à réagir « sans plus tarder » pour enrayer « le cycle infernal de la violence et de l’impunité» financé, d’après lui, par le régime rwandais.

«Le monde ne peut rester les yeux fermés face aux crimes de masse commis sur des personnes vulnérables par le régime criminel de Kigali dans l’Est de la RDC et doit réagir sans plus tarder pour enrayer le cycle infernal de la violence et de l’impunité », a déclaré Denis Mukwege.

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Le prix Sakharov 2014 exige que les principes fondamentaux du droit humanitaire et onusien soient respectés dans la région des Grands Lacs. Il juge également « urgent de mettre un terme aux agressions répétées et à l’ingérence rwandaise en RDC ».

Pour le prix Nobel, il ne suffit plus de simples condamnations mais il faut adopter « des sanctions politiques et économiques fortes » contre Kigali. Il exhorte ainsi la communauté internationale et les États à suspendre leur soutien militaire au Rwanda tant que celui-ci apportera son aide au M23 et maintiendra ses troupes en RDC.

« En outre, nous exhortons les institutions internationales et les États à suspendre leur assistance militaire au Rwanda tant que Kigali apportera son soutien au M23 et n’aura pas retiré ses troupes du territoire congolais », a lancé le Docteur Mukwege.

Drame humanitaire à Goma après des bombardements meurtriers

La ville de Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, a été le théâtre d’un nouveau drame humanitaire. Un camp de déplacés situé dans la périphérie de la cité a été touché, vendredi 3 mai, par des bombardements qui ont fait plus de 10 morts et plus de 30 blessés selon les autorités locales.

Parmi les victimes, plusieurs enfants ont péri dans leur hutte, détruite par des obus. Les témoignages rapportent qu’au petit matin, des bombes sont tombées de part et d’autre de la route menant à Saké, où sévissent de violents combats depuis la reprise offensive du M23.

Soutenu par le Rwanda, ce mouvement terroriste a repris du terrain ces derniers mois et encercle quasiment Goma. Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya accuse directement l’armée rwandaise et le M23 d’être à l’origine de cette attaque contre des civils. Une enquête est en cours pour déterminer la provenance exacte des tirs.

Ce drame s’ajoute à la grave crise humanitaire dans la région, où près de 2 millions de déplacés se entassent déjà dans des conditions précaires autour de Goma, fuyant les exactions des rebelles, selon le rapport de OCHA-RDC. La communauté internationale appelle une nouvelle fois à la protection des civils.

Ézéchiel T. MAMPUYA

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