RDC : pour son second quinquennat, le camp Tshisekedi s’attend à une opposition « républicaine » participant à la construction du pays

Alors que l’opposition congolaise menée principalement par Moïse Katumbi – challenger de Félix-Antoine Tshisekedi lors des dernières élections – ne cesse de hausser le ton contre les résultats provisoires de la présidentielle du 20 décembre dernier publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le camp Tshisekedi s’attend plutôt à une opposition qui « participe au jeu démocratique » durant les cinq prochaines années.

Répondant aux appels de l’opposition qui invite les Congolais à user de l’article 64 de la Constitution pour faire échec à la réélection du Chef de l’État congolais, Jacquemain Shabani, haut cadre du parti présidentiel, UDPS, et codirecteur de campagne de Félix-Antoine Tshisekedi, a expliqué que cette démarche est politiquement « correcte », mais « très malheureux » sur le plan républicain.

« Vous avez accepté de participer à un scrutin, vous ne l’avez pas gagné, il aurait été plus digne pour eux et j’espère qu’ils vont se rattraper pour venir participer à la construction de ce pays […] Nous sommes tous ensemble en train de construire une démocratie dans une jeune nation qui est la République démocratique du Congo », a-t-il déclaré dans une interview accordée aux confrères de Radio France Internationale (RFI).

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Selon lui, le message lancé par Félix-Antoine Tshisekedi après sa réélection, est « une initiative considérable »Il faudrait que tout le monde puisse la saisir pour l’intérêt du pay.

« Mais je connais très bien notre classe politique, notre nation même. Je sais que les initiatives vont se multiplier dans ce sens-là. L’opposition, dans une république, a sa place. Elle a son rôle à jouer, un rôle non négligeable, et nous avons besoin d’avoir une opposition qui participe au jeu démocratique », a conclu cet ancien secrétaire général de l’UDPS.

L’opposition toujours sur ses gardes

L’élection présidentielle du 20 décembre dernier a été la plus catastrophique que l’opposition congolaise n’a jamais connu depuis la tenue des premières élections démocratiques en 2006. En effet, aucun challenger du Président de la République en fonction n’avait été laminé avec un si grand écart que celui entre Félix-Antoine Tshisekedi et Moïse Katumbi, ayant respectivement 73% et 18%.

Cependant, au sein de l’opposition tout le monde reste sur ses gardes, avec un seul message à clé : « l’annulation de ce simulacre d’élections ». Ces derniers jours, les appels se sont intensifiés pour l’application de l’article 64 de la Constitution du pays, autorisant les Congolais à faire échec à toute personne qui tenterait de prendre le pouvoir de force.

Si le camp Tshisekedi estime avoir valablement remporté les élections, l’opposition, elle, affirme qu’une nouvelle « crise » de légitimité risque de « s’installer au sommet de l’État ». Dans son message des vœux pour cette nouvelle année, Moïse Katumbi expliquait que le peuple congolais ne pourra pas reconstruire le pays « sans retrouver sa fierté, qui passe par le libre choix de ses dirigeants à travers des élections crédibles, libres et transparentes ».

Quelques jours plus tard, son porte-parole, Olivier Kamitatu a ouvertement déclaré que les résultats de la présidentielle du 20 décembre dernier, « n’engagent pas les congolaises et les Congolais qui sont épris de justice et de vérité ».

Selon ses propos, aucune personne dont le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, ne pourra revendiquer le moindre début de légitimité sur la base de « ces résultats fabriqués sur la fraude et le mensonge ». Une prise de position qui exprime la volonté du camp Katumbi à aller au clash avec le camp Tshisekedi tout au long du second mandat de ce dernier.

Monge Junior Diama

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