Lors de la 77ème réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée vendredi 18 novembre par visioconférence à la cité de l’Union africaine, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a enjoint au gouvernement de relancer d’urgence les travaux de la centrale hydroélectrique de Katende qui selon lui, devraient « impérativement et sans tarder, être achevés dans un délai raisonnable ».
« Les travaux de la centrale hydroélectrique de Katende devraient impérativement être relancés sans tarder, et achevés dans un délai raisonnable, conformément au contenu de la lettre de l’Ambassadeur de la République démocratique du Congo en Inde, du 1er novembre 2022, adressée au vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères », a déclaré le Président de la République cité par le compte rendu de cette réunion.
« La position de notre gouvernement à la partie indienne devrait être donnée en toute urgence », a-t-il renchéri.
D’après le compte rendu de cette réunion lu sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) par la ministre de la Culture, arts et patrimoine Catherine Kathungu, au nom du ministre de la communication en mission, Félix Tshisekedi a rappelé que les infrastructures énergétiques sont prioritaires pour l’amorce du développement du pays. Il a dans ce sens, noté que les dossiers des projets d’investissement y relatifs nécessitent d’être traités avec diligence par les ministres concernés. 
Le Président de la République a dans un registre similaire, souligné que le projet d’implantation de six centrales solaires évoquées dans la lettre précitée doit également être lancé à très court terme. Il s’agit respectivement de Gemena dans le Sud-Ubangi, de Karawa dans le Nord-Ubangi, de Lusambo dans le Sankuru, de Manono dans le Tanganyika, de Mbandaka dans la province de l’Equateur et de Mbuji-Mayi dans le Kasaï Oriental.
Pour assurer le suivi de ce dossier, Félix Tshisekedi a chargé le premier ministre de réunir en urgence le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, le ministre des Finances, celui des Ressources Hydrauliques et Électricité ainsi que la Commission Grand Katende instituée à la Présidence afin de traiter les dossiers de ces infrastructures énergétiques, et de procéder sans délai aux signatures nécessaires des contrats y relatifs.
« Le rapport d’exécution de cette recommandation est attendu au prochain conseil des ministres », a précisé la ministre de la Culture, arts et patrimoine, Catherine Kathungu.
En construction sur la rivière Lulua à plus de 75 Km de Kananga, le barrage hydroélectrique de Katende est d’une capacité de 64 mégawatts. Le projet de construction de la centrale hydroélectrique sur les chutes de Katende, au Kasaï-Central, remonte à quelques années avant l’indépendance sous l’initiative des belges.
Selon les archives, le pays colonisateur, la Belgique qui planifiait faire de l’actuel Kananga, ex-Luluabourg la capitale du Congo, parce qu’étant au centre du pays, avait le souci d’électrifier la zone et y faire tourner des micros industries. Mais après l’indépendance et le départ des Belges, le projet s’était arrêté et est mis dans le tiroir.
C’est avec l’avènement au pouvoir de l’ancien président Joseph Kabila que le projet refait surface. La RDC sous la présidence de Joseph Kabila s’était associé avec le gouvernement indien pour la relance des travaux. Les accords ont été signés et les matériels acheminés sur le site et les travaux commencèrent en 2012.
Les travaux se sont en suite arrêtés avec l’insurrection armée de Kamuina Nsapu qui avait comme épicentre le territoire de Dibaya où se trouve le site. C’est depuis lors que la construction de ce barrage hydroélectrique est aux arrêts.
En septembre 2021, le conseiller principal en économie et finances du Chef de l’État, Marcelin Bilomba avait indiqué au cours d’un point de presse tenu à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central que le coût global pour achever les travaux du barrage de Katende est estimé à 300 millions USD.
