Dans l’ombre persistante qui enveloppe l’est de notre chère République Démocratique du Congo, une voix s’est élevée, résonnant avec une gravité inattendue, celle du Cardinal Fridolin Ambongo. Avec des mots qui ont traversé les cœurs et ébranlé les âmes, il a posé un regard sur notre réalité déchirée, affirmant que ceux vivant sous l’emprise du M23 mèneraient une existence plus sereine que sous l’aile de leur propre gouvernement. Une affirmation qui, à bien y penser, semble dériver loin des rives sanglantes de notre vérité vécue, où le M23, loin d’être un berger, s’avère être le loup.
Il convient de rappeler, avec une tristesse poignante, les actes de ce groupe d’agression, prétendument groupe rebelle: les massacres de Kishishe et Bambo, où plus de 170 âmes ont été fauchées, nous rappellent la fragilité de la vie face à la barbarie. Les histoires de terreur, de viols, et d’enfants arrachés à l’innocence pour être plongés dans les ténèbres de la guerre, tissent un récit d’horreurs que nulle prose ne peut adoucir.
L’image de villages pillés, de foyers incendiés, et de l’aide humanitaire détournée, dépeint non pas un tableau de quiétude, mais celui d’une dévastation méthodique. Ces actes ne sont pas les marqueurs d’un gouvernement alternatif bienveillant, mais les stigmates d’une occupation vorace, assoiffée des richesses de notre terre, laissant derrière elle non pas la prospérité, mais le désespoir.
Dans ce contexte sombre, comment les paroles du Cardinal Ambongo peuvent-elles trouver leur place? Affirmer que ceux sous l’emprise du M23 vivent mieux est une mélodie discordante dans le chœur des souffrances congolaises. Ses déclarations soulèvent des questions lourdes de conséquences, flirtant avec l’idée de légitimer l’insurrection armée, un chemin semé de périls et de douleurs.
Nos leaders spirituels, porteurs de lumière dans les ténèbres, devraient incarner la boussole morale qui guide nos pas vers la paix et la réconciliation. En ces temps où chaque mot pèse, il est vital que leurs voix soient des havres de vérité et de compassion, non des échos qui pourraient amplifier la discorde et la confusion.
Le Cardinal Ambongo se tient à la croisée des chemins, entre l’histoire et l’espérance, entre la douleur et la guérison. Il détient en ses mains le pouvoir de tisser des liens de fraternité, d’insuffler l’espoir au cœur de notre peuple blessé. Que ses futures paroles soient des semences de paix, des hymnes à la solidarité, réaffirmant la sacralité de chaque existence.
Nous sommes, tous, des fils et des filles de cette texrre meurtrie, appelés à unir nos voix pour entonner l’espérance d’un Congo renouvelé. Un Congo où la violence laisse place à l’entente, où la division s’efface devant l’unité. Que le Cardinal Ambongo, avec sa parole influente, puisse être le gardien de cette vision, nous guidant vers un avenir où règnent la paix, la justice et la prospérité, où chaque Congolais trouve refuge et dignité sous le ciel de sa patrie.
Litsani Choukran, Le Fondé.
