Le candidat Président de la République, le docteur Denis Mukwege est préoccupé par des « graves dysfonctionnements et des irrégularités » qui ont émaillé le scrutin en cours. Pour le candidat numéro 15, cette situation confirme les craintes de « fraude électorale visiblement planifiée ».
Le Prix Nobel de la Paix 2018 décrit le fait que les machines à voter n’ont pas été acheminées dans plusieurs localités des provinces, soit ont été trouvées entre les mains de personnes non attitrées voire même de candidats.
A l’en croire, les listes des électeurs n’ont pas été affichées dans plusieurs bureaux de vote. Selon lui, « cela a pour conséquence de priver des nombreux compatriotes de leur droit de choisir leurs dirigeants ».
Il souligne que ce scrutin a été marqué par des retards liés à l’ouverture tardive de bureaux de vote.
« Plusieurs électeurs n’ont pas trouvé leurs noms sur la liste électorale. Les témoins des partis et regroupements politiques non affiliés à la majorité au pouvoir (Union Sacrée) ont été empêchés d’accéder aux bureaux de vote », a-t-il détaillé.
Dans plusieurs endroits, mentionne Denis Mukwege, des électeurs dénoncent avoir été forcés de voter pour des candidats de la majorité au pouvoir. « La manipulation de la machine à voter s’est avérée très difficile pour des nombreux compatriotes des milieux ruraux non-initiés ou non habitués à l’usage de l’ordinateur », a ajouté le fondateur de Panzi Hospital.
Dénonçant les tentatives de tricherie dans certains bureaux de vote, Denis Mukwege affirme que des nombreux cas de violence avec saccage des bureaux et machines de vote par des électeurs mécontents ont eu lieu dans plusieurs centres de vote.
« Toutes ces irrégularités et ces manquements remettent à jour nos constats et revendications portés, en vain, devant la Cour constitutionnelle dans notre requête du 07/12/2023. Ils sont la preuve que le Gouvernement, la Cour Constitutionnelle et la Commission Electorale Indépendante ne se sont pas suffisamment investis pour garantir à la population congolaise un scrutin transparent, fiable, crédible et apaisé », a déclaré Mukwege qui rejette par ailleurs la décision du président de la CENI de prolonger le vote au-delà du délai fixé par la Loi.
« Nous rappelons à monsieur le Président de la CENI que nul n’est au-dessus de la Loi. Nous rejetons cette démarche et craignons que les résultats issus d’un tel vote chaotique ne reflèteront pas la volonté du peuple et sa profonde aspiration au changement », a-t-il martelé.
Gilbert Ngonga Mandunda
