RDC : Kinshasa juge « moins sérieuses » les menaces de John Numbi

Au cours d’un briefing presse animé le lundi 09 octobre, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, est revenu sur les propos tenus récemment par le général déserteur John Numbi, ex-inspecteur général des FARDC et de la Police congolaise, actuellement en exil.

Selon Patrick Muyaya, la sortie médiatique de cet officier militaire déclaré déserteur depuis 2021 et officiellement poursuivi par la justice pour « association de malfaiteurs » et « assassinat » de l’activiste Floribert Chebeya ainsi que son collaborateur, Fidèle Bazana, ne devrait mériter aucune attention car, elle cherche à installer « une veine psychose dans la tête des congolais » et que personne ne peut prendre ses propos au sérieux.

« Aujourd’hui, avec le Président Félix Tshisekedi, nous travaillons à résoudre les problèmes de l’armée, notamment les questions militaires. Je pense qu’un général avec de tels galons aurait pu peut-être résoudre de nombreux problèmes que nous traitons aujourd’hui. Pour nous, il s’agit d’une tentative maladroite et malheureuse de semer la peur, alors que les congolais attendent et se préparent aux élections. Le chien aboie, et la caravane passe », a-t-il déclaré devant la presse.

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Patrick Muyaya a également indiqué « qu’il n’y a pas de menaces à prendre au sérieux », car il y a peu, le général John Numbi disait ne pas être « un agneau », mais il a cependant refusé de se soumettre à la justice.

« Le 02 juin 2010, lorsqu’on pense qu’on est un héros, on ne se soustrait pas de la justice de son pays, on ne se met pas en cavale, on ne fait pas des vidéos en pensant pouvoir faire peur, car personne ne peut vous prendre au sérieux lorsque les congolais ont la mémoire », a renchéri Patrick Muyaya.

Des menaces contre le pouvoir de Kinshasa

Dans une vidéo d’une dizaine de minutes, devenue virale sur les réseaux sociaux, l’ancien aide de camp du Président honoraire, Joseph Kabila, a menacé le régime en place « d’une attaque devant aboutir à une reprise de pouvoir ».

« Autant nous lui avons donné le pouvoir, autant nous sommes capables de le lui reprendre […] Tshisekedi a perdu toute légitimité en reniant l’accord qui lui a permis d’accéder au pouvoir. Tshisekedi est aujourd’hui comme un inconscient qui joue avec le feu dans une poudrière », menaçait le général John Numbi dans son adresse.

Réponse du berger à la bergère, le ministre congolais de l’Intérieur, Peter Kazadi a également rétorqué via une communication faite le week-end dernier, aux menaces proférées sur les institutions de la République.

« Au plus fort de son règne, il n’a jamais réussi à arrêter notre combat pour la démocratie. Ce n’est pas de sa cachette qu’il viendra ébranler notre détermination à consolider ce combat », a répliqué le vice-Premier ministre.

Tout en évoquant la marche déjà « très avancée » sur la voie de la reconstruction de la République démocratique du Congo, que selon lui, « John Numbi et Kabila ont détruit pendant plus de 20 ans », Peter Kazadi est également revenu sur l’accord qui aurait été conclu entre Félix-Antoine Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila.

« Il s’agit uniquement d’un accord sur la mise en place du gouvernement […] L’accord sur la composition du gouvernement (FCC-CACH) a été conclu et mis en application. La mauvaise foi du FCC qui ne voulait pas de l’avancement du pays, a conduit CACH à quitter cet accord. Le FCC doit arrêter de faire d’interminables deuils, et cet accord appartient au passé et personne n’y reviendra », a-t-il conclu.

Remplacé au poste d’inspecteur général des Forces armées congolaises par le général Gabriel Amisi dit « Tango Four » en 2020, John Numbi s’était finalement retiré dans sa ferme à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, au mois de juillet de la même année.

Après une série de révélations affirmant sa participation dans l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana en 2010, John Numbi a été contraint à quitter le territoire congolais en mars 2021, pour s’exiler au Zimbabwe, où il a obtenu le statut de réfugié politique. En application d’un mandat d’arrêt international, Kinshasa sollicitait à Harare depuis l’année dernière l’extradition de cet officier militaire.

Monge Junior Diama

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