Le Président de la République Félix Tshisekedi a proposé au gouvernement, lors de la 104ème réunion du conseil des ministres, vendredi dernier, la création d’un Fonds d’investissement pour la nouvelle économie du climat, dans le cadre du financement de la transition climatique de la République démocratique du Congo (RDC).
Ce dispositif devrait s’aligner sur la nouvelle économie du climat, lequel constitue, d’après le Chef de l’État congolais, le « concept novateur » préconisant les actions d’atténuation et d’adaptation à même de générer des bénéfices économiques et sociaux, à travers les opportunités entrepreneuriales qui se créent grâce aux mesures de lutte contre le changement climatique.
Les ambitions du gouvernement congolais
Faisant suite à la recommandation du Président de la République lors de la 103ème réunion du conseil des ministres, la ministre de l’environnement et développement durable, Ève Bazaiba, a présenté les ambitions du gouvernement congolais dans le financement de cette transition climatique.
Ayant pris part à la Convention-cadre de l’organisation des Nations Unies (ONU) sur les changements climatiques par le biais de la même ministre, la RDC a soumis sa Contribution déterminée à l’échelle nationale (CDN) révisée en décembre 2021 avec l’ambition de réduire ses émissions de 21% d’ici 2030.
D’après la ministre de l’environnement, cette cible porte principalement sur trois gaz à effet de serre entre autres le dioxyde de carbone (C02), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N20) imputables aux secteurs énergétique, agricole, forestier et autres affectations des terres ainsi qu’aux déchets.
« La CDN constitue le référentiel des engagements de l’Etat congolais à l’horizon 2030 en rapport avec ses efforts d’adaptation et d’atténuation », a expliqué au Conseil Ève Bazaiba, indiquant que « son coût global est estimé à 48,68 milliards USD, dont 25,60 milliards USD pour les initiatives d’atténuation et 23,08 milliards USD destinés aux mesures prioritaires d’adaptation ».
Une feuille de route à 5 axes stratégiques
Ainsi, pour sa mise en œuvre, une feuille de route a été élaborée et s’articule autour de cinq axes stratégiques dont notamment le système de gouvernance à établir, les mesures et les actions d’atténuation pour réduire les émissions, les mesures et les actions d’adaptation pour renforcer la résilience, le mécanisme de financement, ainsi que le système de Mesure, Notification et Vérification (MNV).
La CDN congolaise considère principalement, tenant compte des données disponibles, les quatre thématiques : agriculture, forêt, énergie et déchets. À cela s’ajoignent également les interventions sur terrain de divers acteurs de développement engagés dans l’une ou l’autre thématique spécifique.
Donc, l’idée derrière la création de ce Fonds d’investissement repose sur la possibilité d’accompagner substantiellement les investissements privés liés à la promotion de la croissance économique bleue et verte, dans les différents secteurs que compte l’économie congolaise.
Odon Bakumba
