Meurtre de Chérubin Okende: « 5 jours après, aucune commission d’enquête n’a été formellement constituée, aucun médecin légiste n’a encore été désigné » (Claudel Lubaya)

Le gouvernement de la RDC a annoncé une enquête pluridisciplinaire avec le concours de l’expertise belge et sud-africaine pour faire la lumière sur l’assassinat du député national et ministre honoraire des Transports, Cherubin Okende dont le corps sans vie a été découvert, le jeudi 13 juillet sur l’avenue des Poids Lourds, dans les encablures des installations de la SEP CONGO à Kinshasa.

Cinq jours après, le député national Claudel Lubaya invite le gouvernement à garantir la sérénité de l’enquête annoncée et à adopter des mesures conservatoires en démontrant par les actes, sa volonté de faire toute la lumière sur cette « sombre affaire » qui accable les institutions de la République.

« Au-delà des discours, il est impératif de prendre de justes décisions en posant des actes forts et concrets à même de rassurer l’opinion. Les paroles sont bonnes, mais pas suffisantes. Autrement dit, les intentions sont bonnes, mais elles ne rassurent pas », a dit Claudel Lubaya.

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L’élu de Kananga a également déploré que depuis l’annonce de l’enquête, « aucune commission d’enquête n’ait été formellement constituée ; aucune mesure conservatoire sur le plan administratif n’ait été préventivement prise à l’encontre de ceux qui, par leurs positions, ont la charge de veiller sur notre sécurité ; aucun médecin légiste n’ait encore été désigné » alors qu’un haut magistrat a affirmé, au cours d’un point de presse que Cherubin Okende aurait été tué par balle

« De quelle expertise balistique détient-t-il une telle conclusion ? Cette prise de position n’est-elle pas de nature à désorienter les enquêteurs ? », s’est-il questionné.

Pour lui, la réaction énergique du Président Tshisekedi, sur le ton de la gravité du moment, aurait fait preuve de plus d’impact et de conséquences si elle était accompagnée, par nécessité de garantir la sérénité de l’enquête, des mesures conservatoires qu’impose une situation aussi dramatique et c’est la moindre de choses.

« L’opinion attend du Chef de l’État qu’il assume sa responsabilité politique de garant constitutionnel du fonctionnement harmonieux des institutions en opérant des choix drastiques comme protecteur des droits et libertés des citoyens congolais. Il lui revient de prendre ses responsabilités et d’agir avec fermeté et célérité pour rassurer », a-t-il ajouté.

Représentant du peuple, Claudel Lubaya stipule que l’opinion attend des « grandes annonces » allant de la démission à la suspension de toutes les personnes impliquées ou soupçonnées de manière directe ou indirecte dans la chaine de commandement tant politique, judiciaire que sécuritaire ayant conduit, par action, par omission ou par négligence, à l’assassinat de Cherubin Okende.

« Les mesures conservatoires instamment attendues sont une exigence morale qu’impose la gravité de la situation et rien n’autorise le gouvernement à y déroger. Il est astreint, pour ce faire, au devoir constitutionnel d’exemplarité en vue de créer les conditions d’intégrité et d’impartialité aux fins de rendre l’enquête plausible. Sans cela, l’exécutif national va sans cesse continuer à perdre sa crédibilité », a-t-il renchéri.

Dans la même perspective, il a demandé au gouvernement de poser des gestes forts et de rompre avec les pratiques de procrastination qui consistent à reporter jusqu’à l’oubli et à miser sur l’incrédulité éventuelle des Congolais de moins en moins exigeants, et tirer ainsi d’affaire les coupables présumés.

« La rigueur et l’impartialité dans la mise en œuvre de la réaction du gouvernement sur cette affaire sont les deux options qui s’imposent pour conjurer le sort, afin que plus jamais, il n’y ait d’autres Okende. C’est à cette injonction seule que l’exécutif national pourra lever le doute sur sa volonté de faire éclater la vérité sur cette tragédie », a-t-il martelé en affirmant que ce drame sans doute évitable à bien des égards est révélateur de « la faillite de l’État et met à nu la démission devenue endémique du gouvernement d’assumer ses missions régaliennes de sécurisation des citoyens ».

Carmel NDEO

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