RDC: la CENCO accuse le pouvoir « d’entretenir » la Brigade Spéciale de l’UDPS, Force du Progrès pour traquer les adversaires politiques

Les évêques catholiques regroupés au sein de la Conférence Nationale épiscopale du Congo (CENCO), ont clôturé le 22 juin, leur 60eme assemblée plénière ordinaire après la célébration du 4 au 11 juin, du 3ème Congrès Eucharistique National autour du thème << Eucharistie et Famille », à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.

A l’issue de cette assemblée plénière, les prélats catholiques se sont penchés, entre autres, sur la situation socio-pastorale qui prévaut en République démocratique du Congo.

S’agissant de la situation sécuritaire, les évêques ont de prime abord salué les initiatives diplomatiques, politiques et militaires du gouvernement congolais pour ramener la paix sur toute l’étendue du pays ainsi que la bravoure et le patriotisme des Forces Armées, en dépit des conditions de travail difficiles.

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Cependant, ils ont dit être vivement préoccupés par la persistance et l’aggravation de l’insécurité, surtout dans la partie Est du pays, ainsi que la multiplication des groupes armés.

« Avec la résurgence du M23, soutenu par le Rwanda, une partie du Territoire national échappe au contrôle de nos forces armées depuis plus d’une année. Dans le même registre, nous assistons, dans la partie Ouest de notre Pays, à l’apparition et à l’extension de la milice Mobondo qui sème la terreur jusqu’aux portes de Kinshasa, la capitale », ont-ils déploré de leur déclaration finale.

Les « Mobondo » sont des miliciens ayant combattu lors du conflit sanglant entre les communautés Teke et Yaka à Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe. Ils se sont ensuite retranchés à Batshongo au Kwango.

Il y a quelques mois, cette milice et les Forces armées congolaises se sont affrontées dans les localités de Batshongo et de Mongata, non loin du pont Kwango, dans la province du Kwango, dans l’Ouest de la RDC. Ces accrochages à environ 200 Km de Kinshasa auraient fait 11 morts dont 7 militaires, 2 policiers et 2 civils.

Une mise en scène et une instrumentalisation du conflit depuis Kinshasa pour des intérêts politiques et économiques

Au terme de la Session ordinaire de 2023 tenue du 16 au 21 mai à Kenge, le Cardinal et les Evêques, membres de l’Assemblée Episcopale Provinciale de Kinshasa avaient affirmé dans leur communiqué final qu’à l’issue de plusieurs visites pastorales sur terrain, des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès de différentes couches de la population, que des « mains invisibles sanguinaires » à partir de Kinshasa se cachent derrière ces conflits.

« En effet, partis d’un litige foncier, ces conflits sont récupérés par des personnes qui défendent des intérêts occultes à caractère politique et économique. Visiblement, nous assistons impuissants à une pure instrumentalisation de ces conflits par certains hommes politiques en quête de légitimité locale », peut-on lire dans leur déclaration.

Selon les prélats catholiques, derrière cette mise en scène du conflit Teke-Yaka se cachent des intérêts économiques visant à confisquer les terres aux peuples qui les ont toujours occupées dans une coexistence pacifique.

« Comment ne pas l’affirmer, lorsque nous constatons que les pyromanes d’hier sont aujourd’hui investis de la mission de sapeurs-pompiers au détriment des populations victimes des actes barbares? A cette allure, nous craignons l’extension de ces conflits sur l’ensemble de nos provinces, nous éloignant durablement de la paix tant désirée », ont-ils prévenu.

Toujours sur le plan sécuritaire, la CENCO a fustigé l’activisme en milieux urbains de la <<Brigade Spéciale de l’UDPS, Force du Progrès » (BSU), opérant comme une milice, visiblement entretenue et qui selon elle, collaborerait avec la police pour traquer les adversaires politiques et d’autres citoyens portant un regard critique sur la gouvernance actuelle du pays.

Avant de clore sur ce chapitre, les évêques catholiques ont regretté que leurs recommandations relatives à la reconsidération de l’état de siège, la réduction du train de vie des Institutions pour donner plus de moyens aux Forces armées, et au renforcement de la cohésion nationale, n’ont pas été prises en compte.

Carmel NDEO

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