Kinshasa : MSF a transféré la gestion du centre de traitement aux autorités de l’hôpital Saint Joseph de Limete

Près de cinq mois après avoir démarré un appui d’urgence à l’hôpital Saint Joseph (HSJ) de Kinshasa pour la prise en charge des patients touchés par la COVID-19, Médecins Sans Frontières (MSF) a transféré, lundi 14 septembre 2020, la gestion du centre de traitement, des médicaments et des équipements aux autorités de l’hôpital de Limete.

Entretemps, MSF va poursuivre ses activités de lutte contre la pandémie en République démocratique du Congo.

Dans un communiqué de presse parvenu à Politico.cd mardi 15 septembre 2020, l’ONG Médecins Sans Frontières indique que le
maintien de son appui médical, psychologique et alimentaire des patients du centre de prise en charge ne se justifie pas, compte tenu de la situation épidémiologique qui prévaut à Kinshasa et des capacités de l’hôpital qui bénéficiera, en outre, de l’appui de l’Agence belge de développement (ENABEL) pour la gestion du centre de traitement.

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« Nous avons lancé ce projet d’urgence fin avril, au moment où démarrait la pandémie à Kinshasa », explique Raphaël Kibwantiaka, responsable du projet.

« Rapidement, la quasi-totalité des 40 lits du centre de traitement a été occupée. Cinq mois plus tard, la capacité de prise en charge s’est accrue à Kinshasa, tandis que nous constatons une stabilisation du nombre de patients devant être pris en charge à Saint Joseph », poursuit-il.

« La pandémie est loin d’être finie mais en tant qu’organisation médicale d’urgence, nous considérons pouvoir transmettre les activités aux autorités sanitaires et au Bureau diocésain des œuvres médicales (BDOM), qui gère Saint-Joseph ».

Plus de 224 patients hospitalisés

Le projet d’urgence de MSF à Kinshasa a été lancé en appui au BDOM et au ministère de la Santé, en coordination avec l’équipe nationale de la riposte à la COVID-19.

Ouvert le 27 avril 2020, le Centre de traitement COVID-19 (CTCo) a pris en charge 224 patients, dont 102 placés sous oxygène.

Au 14 septembre 2020, six patients y étaient encore hospitalisés.

Dans le cadre de la décentralisation de la prise en charge de la COVID-19, MSF appuie également quatre structures sanitaires (Mudishi, Mombele, Mososo et 2ème reue) de la zone de santé de Limete qui viennent renforcer l’offre de soins.

« Dans ces quatre centres de santé, MSF a revisité le circuit des patients, formé les prestataires sur la définition et l’investigation des cas COVID-19 ainsi que sur l’isolation des personnes suspectes avant le prélèvement de sécrétions à des fins de dépistage », détaille Raoul Sassi, responsable médical du projet COVID-19 de MSF.

« Nous avons également pré-positionné des équipements de protection personnelle, le matériel de laboratoire pour le prélèvement d’échantillons pour le laboratoire de l’hôpital Saint Joseph, et des dispositifs de lavage de mains », ajoute-t-il.

Des relais communautaires sont déployés dans les aires de santé afin d’informer les populations sur les mesures de prévention contre le nouveau Coronavirus et les services offerts par les quatre centres de santé.

Une campagne digitale de promotion de la santé permet, en outre, aux utilisateurs du média social Facebook habitant dans la zone de santé de Limete d’approfondir leurs connaissances sur la pandémie.

En mars et avril 2020, les équipes mobiles de MSF avaient appuyé 50 structures de santé de 14 zones sanitaires dans quatre communes de Kinshasa (Ngaba, Barumbu, Lingwala et Limete) afin d’y renforcer les mesures d’hygiène, de les équiper en masques et dispositifs de lavage de mains et de former le personnel médical ainsi que les relais communautaires sur la prévention et le contrôle des infections dans les centres de soins et au sein des familles.

La pandémie n’est pas finie à Kinshasa, MSF continue ses actions#

Si MSF transfère la gestion du CTCo de Saint Joseph, l’organisation poursuit ses activités de lutte contre la COVID-19 dans d’autres quartiers de la ville et à travers le pays.

« La pandémie est loin d’être finie en RDC, particulièrement à Kinshasa qui reste encore la province la plus touchée du pays. Il est important que les populations continuent à respecter rigoureusement les mesures de prévention et qu’elles puissent aller dans les structures sanitaires appropriées pour rechercher les soins en cas de symptômes de la COVID-19», conclut Dr Raoul Sasisi.

Entre le 10 mars 2020, date de la déclaration de l’épidémie en RDC, et le 14 septembre, 10 400 cas ont été confirmés, dont 9 817 guérisons et 266 décès.

Avec 8 080 cas, Kinshasa recense près de 78 pour cent des cas.

Ainsi, MSF poursuit les activités de prise en charge, les séances de sensibilisation et les formations sur les mesures de prévention et de contrôle des infections dans les régions où sont implantés ses projets réguliers, comme au Kasaï Central, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri.

En parallèle, l’organisation médicale d’urgence continue, voire renforce, ses interventions en faveur des patients souffrant d’autres pathologies, telles qu’Ebola, le VIH/Sida, la rougeole, le paludisme ou le choléra.

Thierry Mfundu

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