Kin-Kiey, Minaku, Boshab, Ngoy, Mbuyu… au coeur d’un scandale à plus de 250 millions USD au FPI

SCANDAL

Tout commence avec un rapport parlementaire débattu en secret à l’Assemblée nationale l’année dernière, et dont la teneur vient d’être révélée ce lundi 13 février par le média français Le Monde, dans son édition Afrique. Soit, plus de  138 838 100 francs congolais, environs 98 millions de dollars américains détournés au profit des proches du pouvoir.

 

Ce document de 66 pages que Le Monde Afrique a pu consulter confirme des détournements pour 70 et 78 % des projets. « les fonds perçus ne sont pas remboursés par les promoteurs ; le financement de ces projets n’a pas tenu compte des études de rentabilité et de la capacité financière des promoteurs ; les efforts de recouvrement ne sont pas perceptibles », peut-on lire dans le rapport, raconte Le Monde Afrique. Les enquêteurs concluent sans ambages : « En clair, il y a détournement de fonds par les promoteurs des projets et laxisme du chef du FPI ».

Selon le rapport d’enquête parlementaire, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre des relations avec le Parlement de 2014 à 2016, s’est vu octroyer un prêt de 450 000 dollars pour équiper et pérenniser l’imprimerie de son groupe de presse. Sauf que cette somme n’a pas servi à contribuer à l’industrialisation du pays. Le ministre a plutôt remboursé un précédent crédit contracté auprès d’une banque plus à cheval sur les traites.

Une interprétation que conteste Tryphon Kin-Kiey Mulumba qui assure être en procès avec le FPI depuis sept ans sur ce litige. « La machine et les intrants ont fini par être acquis par les moyens propres de mon groupe de presse, notification en a été faite au FPI, dit-il. Si détournement il y a, c’est mon groupe de presse qui en a pâti du fait du FPI. »

L’ancien gouverneur du Katanga (de 2001 à 2004) devenu ministre de la défense puis des hydrocarbures, Aimé Ngoy Mukena Lusa Diese, s’est vu verser 300 000 dollars. De son côté, le gouverneur Célestin Mbuyu Kabango a bénéficié de 931 528 dollars de la part du FPI pour la modernisation de sa savonnerie. « Interrogé par la commission d’enquête, il a louvoyé puis a assuré que ses machines ont bel et bien été achetées mais qu’elles seraient bloquées par les douanes en Turquie. Aucune des traites de son prêt n’a été honorée« , relate cet article du journal français.

On y cité également  l’ancien ministre de l’intérieur Evariste Boshab, le vice-président de la Commission électorale indépendante en charge de l’organisation des élections ou des intimes de l’administrateur délégué général lui-même Constantin Mbengele.

« Depuis la fin de la commission d’enquête parlementaire, les impayés ont gonflé. Ce sont 260 millions de dollars qui manquent aux caisses du FPI. Une manne largement dispersée par les élus, au détriment d’une industrialisation de la RDC qui n’a pas encore démarré« , conclu l’article rédigé par Xavier Monnier et Joan Tilouine.