Agression rwandaise : Un réseau d’ONGs appele la CPI à amorcer une enquête contre les auteurs des crimes commis en RDC

À travers un communiqué rendu public le mardi 3 janvier, le Réseau contre le terrorisme (RCT) en République démocratique du Congo, une synergie de cent cinquante Organisations non gouvernementales (ONG), a exigé des sanctions contre le Rwanda et demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’amorcer une enquête aux fins de poursuites judiciaires contre les plus hauts responsables des crimes perpétrés durant cette période.

Cette demande intervient après que le RCT a consulté le « Rapport à mi-parcours du Groupe d’experts des Nations Unies sur RDC ». Ce rapport contient des éléments constitutifs des preuves irréfutables des crimes graves commis dans l’Est de la RDC par les rebelles du M23 avec le soutien des Forces armées rwandaises (RDF).

Publié le 16 décembre 2022, ce rapport des experts mandatés par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), établit que les militaires rwandais ont mené des opérations de guerre sur le sol congolais, précisément dans sa partie Est. Des éléments de preuve écrits, des photos, des vidéos ainsi que des images aériennes.

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Aussi, des missions sur terrain menées par ces experts, notamment dans le territoire de Rutshuru, à Goma, à Bukavu, à Kinshasa, à Kisoro et à Bunagana, établissent que l’armée rwandaise se positionnait dans des camps derrière les terroristes du M23 sur la ligne de front. Les images aériennes et des photos de drone obtenues par ces experts l’attestent.

Ce rapport mentionne encore que le M23, sous la direction du « Général » Sultani Makenga, a fait usage des enfants comme combattants, bombardé des biens à caractère civil, commis des meurtres, des viols, des détentions arbitraires, des tortures et tant d’autres exactions qui ont suscité les déplacements forcés de la population à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Le RCT statue tous ces actes comme de crimes d’agression, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de crimes de génocide et comme des crimes économiques.

UE et Kagame interpellés

Le réseau mentionne et déplore que l’Union européenne, dans ce contexte de guerre d’agression de la RDC par le Rwanda, ait accordé 20 millions d’euros à l’armée rwandaise en date du 1er décembre 2022 ; de plus, que le Président rwandais, Paul Kagame, ait déjà annoncé d’attaquer la RDC, lors de son discours du 23 juin dernier, en ces propos : « Avec le M23, nous défendons les Congolais d’origine rwandaise afin qu’ils accèdent aux droits de propriété… ».

Le gouvernement congolais appelé à maintenir les pressions

De ce fait, le RCT met la pression sur le gouvernement, la société civile et tous les partis politiques congolais à maintenir les pressions sur la Communauté internationale, en général, et la CPI, en particulier, afin qu’elles s’engagent dans les actions devant mettre fin à l’impunité dont jouissent les auteurs des crimes graves commis dans l’Est de la RDC. Ainsi, la Communauté internationale éviterait d’ignorer les crimes répertoriés dans ce récent rapport des experts de l’ONU comme ce fut le cas avec « Rapport Mapping » sur les violations les plus graves des Droits de l’Homme et du Droit international Humanitaire perpétrées entre mars 1993 et juin 2003 en RDC.

Le réseau appelle enfin le Conseil de sécurité de l’ONU à sanctionner Kigali et Kampala pour avoir violé l’embargo sur les armes.

Le Réseau contre le terrorisme est une structure de plusieurs organisations citoyennes, 150 au total, qui travaille pour la documentation des actes terroristes en RDC.

Odon Bakumba

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