Soucieux d’éclairer la Cour Militaire de l’Ituri dans l’affaire opposant le ministère public contre certains officiers supérieurs de l’armée et de la police nationale congolaise, le Commandant secteur opérationnel adjoint en charge de l’administration et logistique, le Général de Brigade, Jean-Claude Bokolombe a fait sa déposition comme renseignant au procès. Ces officiers supérieurs sont reprochés de détournement des deniers publics et faux et usage de faux, précise l’ACP.
À en croire cette agence congolaise de presse, ce général, Jean-Claude Bokolombe a fait comprendre à la Cour de céans qu’il a constaté, lors de sa visite à la prison centrale de Bunia où ces officiers supérieurs sont détenus, une inadéquation entre les factures lui présentées par rapport à la prévision des achats de vivres des militants.
De ce fait, il en appelle à la Cour de ne pas aller vite en besogne pour trancher de cette affaire de détournement car, d’après lui, les articles qui lui ont été présentés et qui sont entrés dans le dépôt de cette prison étaient conforme à la demande en qualité et en quantité.
Il a ensuite fait savoir qu’après la distribution des vivres auprès des différentes unités, une réserve était restée et elle a été rétrocédée au secteur opérationnel pour toute éventualité. Ce renseignant a fait montre la Cour l’écart entre les factures et les prévisions qui, pour lui, serait lié à la confusion dans le chef des officiers supérieurs qui étaient chargés des achats des vivres.
«Ceux-ci ont peut-être confondu les factures du premier marché des achats de vivres d’une enveloppe de 250.000 USD et le second marché de 80.000 USD», a-t-il estimé.
D’après l’ACP, c’est la facture de 96.820 USD qui est au cœur de plusieurs questions posées par les membres de la composition aux prévenus Lieutenant-colonel Robert Kasongo, le commissaire supérieur principal Laurent Kombolwa et major Delphin Sadiki.
Selon l’organe de la loi, ce sont ces deux prévenus qui ont fabriqué cette facture à partir d’une facture vierge obtenue auprès de «Maman Francine», vendeuse des haricots au marché central de Bunia, dans le but, estime-t-il, de falsifier la quantité réelle de poissons salés qui ont été achetés.
Il a affirmé, à cet effet, qu’au lieu d’acheter 19,5 tonnes de poissons salés, ceux-ci ont acheté 13,5 tonnes, soit un déficit représentant une valeur de 30.000 USD, d’où l’objet de l’accusation de ces officiers supérieurs de l’armée et de la police.
Notons par ailleurs que le réquisitoire du Ministère Public est attendu ce lundi et la défense va également présenter sa plaidoirie avant l’étape de répliques et contre répliques des arguments entre le Ministre Public et la partie défenderesse, apprend POLITICO.CD à l’ACP.
Il sied de signaler que ces officiers supérieurs détenus à la prison centrale de Bunia avaient été arrêtés et mis à la disposition du parquet militaire le 21 juillet dernier, au terme d’une mission de l’inspecteur général des FARDC, le général d’armées Amisi Kumba qui conduisait une délégation à la 32ème région militaire.
