Kisangani: André Lite réarme le moral des victimes des guerres et promet 1.500.000 USD pour leur indemnisation, 20 ans après

Le ministre congolais des Droits humains, André Lite, en bref séjour à Kisangani, chef-lieu de la province de Tshopo, de retour d’une mission de paix dans la grande Orientale « démembrée », a rassuré les victimes de la guerre de six jours sur la question de leur indemnisation et réparation de préjudice, 20 ans après.

Dans un point de presse tenu lundi 07 septembre 2020, il a affirmé que le gouvernement a autorisé le paiement d’un million cinq cent mille dollars américains (1.500.000 USD) au profit des victimes de différentes guerres qu’a connues la ville de Kisangani, notamment, celle de six jours.
Saluant le lobbying des députés nationaux élus de la Tshopo, André lite a indiqué que, dans un avenir proche, cette somme sera remise dans la plus grande transparence.

« C’est le premier pas. Nous avons déjà engagé la dépense sur ordre du chef du gouvernement. Dans quelques jours, nous allons revenir ici avec le 1,5 million de dollars » a-t-il dit à Top Congo.

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En attendant l’aboutissement des négociations entre Kinshasa et Kampala, la Cour internationale de justice somme Kampala de payer 10 milliards USD à l’État congolais.

« Très prochainement, nous aurons un fonds d’indemnisation des victimes dans le cadre de la justice transitionnelle. Ce fonds profitera également aux victimes de la guerre de 6 jours », a-t-il promis.

Vingt (20) ans après, les victimes des guerres réclament Justice

Il y a vingt ans, pendant l’occupation des territoires congolais par des rébellions soutenues par des pays étrangers, les armées rwandaise et ougandaise se sont affrontées dans la ville de Kisangani, dans des combats qui firent des centaines de morts parmi la population congolaise, essentiellement celle de Kisangani. Ces affrontements causèrent d’importants dégâts matériels et environnementaux. Les victimes continuent à réclamer justice aujourd’hui.

Dans ce dossier, la Cour internationale de justice avait condamné l’Ouganda à réparer les préjudices causés à hauteur de 10 milliards USD.
Quant au Rwanda, non signataire du Traité créant la Cour internationale de justice, n’avait pas été jugé.

À Kisangani, le ministre des Droits humains a réaffirmé que les négociations sont toujours en cours afin d’obtenir gain de cause.

« Au niveau de (cette ) Cour, même quand on a eu à condamner, on demande aux parties de négocier. À ce niveau-là, il n’y a pas de voie d’exécution forcée pour contraindre les États à payer à la suite d’une telle condamnation », a indiqué le ministre.

La guerre de six jours est une succession de guerres entre le 5 et le 10 juin 2000.
L’APR (Armée patriotique rwandaise) et l’UPDF (Uganda People’s Defence Force) s’étaient affrontées à Kisangani, tuant entre 244 et 760 civils, selon certaines sources, en blessant plus de 1.000.

Plusieurs rapports, dont celui des Nations Unies, rapportent que « les deux armées avaient également détruit plus de 400 résidences privées et gravement endommagé des biens publics et commerciaux, des lieux de culte, dont la Cathédrale catholique Notre-Dame, des établissements consacrés à l’éducation et des établissements sanitaires, dont des hôpitaux.

En juin 2020, les acteurs de la société cit et le collectif des victimes des guerres de Kisangani avaient organisé, au cimetière dit de « six jours », une série de prières suivies des témoignages des rescapés.

Serge SINDANI

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