13 personnalités lancent un appel et un plan pour un consensus sur les réformes électorales en RDC

Dans leur appel, ces personnalités préconisent une cadre de dialogue pour pouvoir dégager un consensus afin de garantir des élections crédibles et transparentes en 2023, par le biais des réformes du processus électoral. « Nous, signataires de l’appel du 11 juillet 2020, sommes porteurs d’une idée et d’une conviction. Nous ne formons pas un parti politique ni non plus un regroupement politique. Nous sommes une initiative transversale ouverte, rassemblant des personnalités de professions et de carrières différentes issues tant de l’espace politique que de la société civile dans sa diversité et militons en faveur d’un consensus sur les réformes électorales nécessaires, gage de la paix et de la concorde nationale« , se présentent-elles.

La RDC fait face à des vives contestations des Eglises, de la société civile, de l’opposition et même du parti au pouvoir l’UDPS, autour de la désignation de Ronsard Malonda comme président de la Commission électorale. La semaine dernière, des marches de l’UDPS ont causé plusieurs morts et des blessés à Kinshasa et Lubumbashi. L’opposition, dirigée par la coalition LAMUKA, a également manifesté à travers le pays pour contester cette désignation. De son côté, la coalition des mouvements catholiques projette une marche prochainement.

L’Eglise catholique, l’Eglise protestante, l’Église Kimbanguiste et la société civile fustigent cette désignation car M. Malonda était au poste de Secrétaire exécutif de la Commission électorale au moment du processus largement contesté en 2018. Quelques jours après ce processus de désignation étrangement enclenché par la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda, l’Eglise Kimbaguiste a dénoncé un faux vote qui a été attribué à M. Malonda en son nom. Elle a notamment retiré son représentant des discussions, demandant un processus beaucoup plus transparent.

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Le 18 juin 2020, le président du parti « Ensemble pour la République », l’opposant Moïse Katumbi a échangé avec l’ambassadeur des USA en RDC, Mike Hammer, sur la polémique suscitée par cette désignation. Pour Moïse Katumbi, les USA sont un partenaire-clé de la RDC. « Les vrais amis, selon lui, se doivent toujours la vérité ». Sur la CENI, il dit avoir relevé que « pour des élections 2023 crédibles, on ne mélange pas les anciennes tomates pourries avec les nouvelles »

« Prévenir le chaos et baliser la route en vue des élections transparentes »

« L’appel du 11 juillet est avant tout l’expression d’une conscience partagée entre signataires sur l’évidence de la division de la Nation à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Division au sein de la coalition gouvernementale, division au sein de la majorité parlementaire, division au sein de l’opposition politique parlementaire et extraparlementaire, division y compris au sein de la société civile et particulièrement parmi les confessions religieuses, entraînant une fracture au sein de nos populations, avec parfois des positions extrêmes comme celles vécues lors des dernières manifestations de rue qui aggravent le contexte délétère actuel de la vie nationale sur les plans politique, sécuritaire, économique et social, sur fond la crise sanitaire de la COVID-19« , explique de son côté le groupe des 13 personnalité, dans un communiqué lu devant la presse ce matin à Kinshasa.

« Face à ce contexte, nous, signataires de l’appel du 11 juillet 2020, avons décidé de transcender nos divergences d’opinions et d’appartenances afin de privilégier et de promouvoir une option de responsabilité partagée, jugée à ce jour, incontournable pour prévenir le chaos et baliser la route en
vue des élections transparentes, démocratiques, crédibles et apaisées en 2023″
, appelle-t-il.

Ce groupe s’est fixé comme objectifs:

  1. Eviter au pays de rééditer le cycle de violences récurrentes consécutives aux contestations et aux revendications électorales
  2. Garantir la tenue effective des élections démocratiques, crédibles et apaisées en 2023, dans le respect de la Constitution et des lois de la République
  3. Amener le pays entier et l’ensemble des parties prenantes à un consensus sur les questions électorales majeures qui font l’objet de profondes divisions

Pour atteindre ces objectifs, le groupe composé de l’Honorable LOKONDO Henri-Thomas, de l’Honorable LUBAYA Claudel André, de l’Honorable MAKENGO NGOMBE MATOKA Charles, de l’Honorable MAMBA Jean-Jacques, de l’Honorable MAMBIDI KOLOBORO Jean-Marc, de l’activiste MANYA Riche, de l’ancien vice-Premier ministre MUKOKO SAMBA Daniel, de l’Honorable MUNUBO MUBI Juvénal, de l’ancien mandataire de l’OCPT MUONGO Jean-Pierre, de l’Honorable MUYAYA KATEMBWE Patrick, de l’Honorable NDJOLI ESENG EKELI Jacques, de l’activiste NSAPU Paul, et de l’Honorable SESANGA HIPUNGU Delly proposent comme initiatives:

  • Sensibiliser et mobiliser la Nation toute entière, nos populations, les animateurs des institutions ainsi que toutes les forces vives autour de la nécessité d’un consensus sur les réformes électorales ;
  • Approcher toutes les parties prenantes au processus électoral afin d’obtenir et de concilier les avis des uns et des autres, dégager les divergences et les convergences de manière à pouvoir faciliter la construction du consensus attendu;
  • Partager avec les uns et les autres autour des propositions termes de référence sur les options susceptibles de favoriser des réformes électorales consensuelles en vue des élections transparentes, démocratiques, crédibles et apaisées en 2023.
  • Capitaliser les acquis de nos échanges pour opérer des réformes électorales par la voie
    institutionnelle.

Dans son appel, le groupe propose comme réformes électorales:

  1. La modification de la loi organique n°13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la loi organique n°10/013 du 08 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI notamment en ce qui concerne la composition de son organe de direction et le mode de
    désignation de ses membres.
  2. La révision de certains articles de la Constitution, à l’exclusion de l’article 220 et dans le respect de celui-ci, notamment le rétablissement des deux tours de l’élection du Président de la République (art.71).
  3. La modification de la loi n°17/013 du 24 décembre 2017 modifiant et complétant la loi n°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, principalement quant au mode de scrutin pour certaines élections, la crédibilité du processus et des résultats, la facilitation du contentieux, etc.

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