RDC: Félix Tshisekedi attaque au coeur du système Kabila

Les Congolais étaient habitués à voir leur président et leur ancien président jouer au yo-yo. Toute l’année dernière, l’alliance entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila a donné lieu à des scènes étranges, poussant parfois l’actuel président congolais à se contredire. A sa prise des fonctions, il déclaré, depuis les Etats-Unis, vouloir déboulonner le système dictatorial de Joseph Kabila. Au retour au pays, il se contredit en déclarant tenir à cette coalition qui dirige le pays.

« C’est normal. Félix Tshisekedi vivait sa toute première expérience au pouvoir. Il devait d’abord s’acclimater et prendre les contours de la situation. Aussi, l’ancien régime était toujours en place, il fallait y aller méthodiquement », explique Thierry Bishop, éditorialiste à POLITICO.CD.

« Aidé » par les Etats-Unis

La méthode, c’est ce que Félix Tshisekedi va appliquer. Avec le temps, et une grosse pression des Etats-Unis, il entreprend des « petites » actions contre les Kabilistes. Albert Yuma, dirigeant de la Gécamines, voit la justice congolaise ouvrir une enquête contre lui. A Londres, devant une diaspora congolaise traditionnellement hostile à Kabila, Tshisekedi menace de dissoudre l’Assemblée nationale, majoritairement acquise à l’ancien président.  A son retour au pays, Emmanuel Ramazani Shadary, Chef du parti de Kabila et ancien candidat à la Présidentielle de la coalition de Kabila, est à son tour inquiété, tantôt interdit de voyager, tantôt menacé d’être déguerpi de sa résidence au centre-ville de Kinshasa.

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Toutefois, les Etats-Unis qui parrainent le nouveau président congolais jugent ces résultats timorés. Tant, dans l’ensemble, les mesures restent politiques et n’ont aucune incidence sur le plan judicaire, en dehors d’une procédure endormie contre Albert Yuma. Une visite du Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, est annulée. Il préfère l’Angola à la RDC. Washington dépêche à Kinshasa Peter Pharm, Monsieur Grands Lacs de Donald Trump. A Kinshasa, au Palais de la Nation, l’Envoyé américain, aux côtés de l’Ambassadeur en poste, Mike Hammer, entourent Félix Tshisekedi et lui font passer le message. Le jour même, à l’aéroport international de N’djili, le cœur du système Kabila est frappé.

Kalev Mutond, maître espion de Kabila, voit la même agence de renseignements qu’il a dirigé l’interpeller et l’interroger pendant plusieurs heures. Il quittera les locaux de l’Agence au centre-ville de Kinshasa sans passeport, confisqué. Le voilà interdit de voyager.  Par la suite, un deuxième élément, et non le moindre est frappé. Delphin Kahimbi est suspendu de ses fonctions. Le Chef des renseignements militaires est interdit de voyager vers l’Afrique du sud où il est accusé de chercher à acheter des « équipements d’écoute ». Ce vendredi 28 février, c’est le troisième jour successif où il est interrogé par le Conseil national de Sécurité à la présidence congolaise. Les motifs ne sont pas officiellement dévoilés. Mais suffisent pour provoquer la joie des officiels américains.

Vers un affrontement?

Mike Hammer, Peter Pham ou même Tibor Nagy, le Secrétaire adjoint du Bureau des affaires africaines du Département d’État américain, très familier de Kinshasa, applaudissent à l’unisson sur les réseaux sociaux. A Kinshasa, des proches de Kabila tentent de dénoncer une « connivences » entre Tshisekedi et les Etats-Unis pour « déboulonner Kabila ». Les Congolais restent partagés, bien que dans leur majorité hostiles à l’ancien régime. Et Kabila justement, n’a pas encore réagi. Officiellement, sa coalition, le FCC, a déjà saisi le président Tshisekedi plusieurs pour contester. Joseph Kabila a lui-même eu plusieurs rencontres avec Félix Tshisekedi pour « tirer certaines choses » au clair. Mais le nouveau développement risque tant de changer les rapports de force que de précipiter la coalition vers un affrontement.

Car dans le temps, le camp de Joseph Kabila n’avait pas hésité à menacer Félix Tshisekedi de destitution. L’ancien Chef de l’Etat contrôle les deux chambres du Parlement congolais dans leur majorité absolue. Cependant, une telle entreprise n’est pas sans risque. Une chose est sûre, Félix Tshisekedi a avancé très loin ses pions au cœur du système Kabila.

8 comments
  1. tu vas très loin ,n’oublies pas que kabila ne parle pas trop et il a les cartes à ses mains.
    FELIX est un ignorant et traître,il finiras très mal.Pourquoi a-t-il accepté de cautionner le vol.
    Croyez-moi qu’il ne sortira pas sauf et saint .il laissera ses plumes.

    1. C’est vous qui êtes ignorant au point d’oublier que votre chef dit KABILA, cet enfant qui s’est fait adopté, ce RWANDAIS donc, est un inculte. La faiblesse de nos institutions et la léthargie des Congolais ont fait de lui ce qu’il est. Ça ne durera pas éternellement ! Tshisekedi est 1 fils du pays qui aime son peuple. Le RWANDAIS lui aime notre richesse dont il s’est accaparé. Un IMPOSTEUR !

  2. Merci pour tout ce que le gouvernement est entrain de fournir comme effort pour metre de l’odre dans notre pays. Mais ce que nous démandons est de traduire en justice tout le monde qui a le problème avc le congo ou soit tout celui qui a mis la main sur les biens de l’état.

  3. Ce fut une strategie pour le Chef de l’Etat,d’agir avant d’accomplir les 365 jours lui permettant de prendre des decisions. C’est pour cette raison et bien d’autres encore,il menacant de dissoudre le Parlement.
    Cependant,plusieurs congolais se demandaient si le Pdt de la Republique n’etait pas une marionette sans pouvoir reel.
    Donc,dans tout le cas,c’est la fin qui justifie les’moyens.

  4. Que Tshisekedi se rappelle de Joseph Kasavubu et Joseph Mobutu, tous parrainés et poignardés dans le dos par les Etats-Unis d’Amérique. Les mêmes USA qui hier, donnaient Martin Fayulu vainqueur du scrutin présidentiel du 30 décembre 2020. Qu’est ce qui a changé pour qu’ils se montrent aujourd’hui pour qu’ils deviennent à présent les fervents soutiens et amis de Tshisekedi. Le diable a plusieurs tours dans ses manches; que l’actuel Président congolais aille demander conseil à Kasavubu et Mobutu. Aujourd’hui, ils s’en prennent à Kabila pour avoir fait valider l’élection de Tshisekedi contre vents et marées , demain à qui le tour? Ne soyons pas hâtifs à embrasser ceux qui nous ont combattus hier, parce qu’on ne sait pas ce qu’ils cachent derrière le grand sourire sur les lèvres. Un homme averti en vaut………… A tout prix, Félix Tshisekedi doit se rappeler de l’histoire et éviter que ne surviennent les situations qui s’étaient passées en 60, 65 et 97 au cours desquelles des millions des compatriotes ont perdu la vie. Cette fois-ci, c’est l’existence du pays qui est en jeu. Peter Pharm n’est pas ami de la RDC, et les USA sont les plus grands alliés de Kagame, partisan du retour des rwandophones au Rwanda avec les terres qu’ils auront acquises au pays de Tshilombo, qui doit disposer d’une fourchette extra-longue, parce qu’il n y’a que des diables autour de sa table.

  5. J’encourage FATSHI de foncer sur cette lancée. Kabila n’a pas donné le pouvoir a FATSHi. Il les remportées et il doit s’assumer entant que chef. Un individu dont on ne connait pas jusqu’à preuve du contraire les origines ne peut prendre tout un pays en otage et croire qu’il en est le maitre. Son heure a sonné. De la même il s’était débarrassé de JP Bemba, de la même manière on se débarrassera de lui pour le bien de notre pays

  6. Cesser de ns deranger avec cet idiot de Kabange,qui ignore que c’est un rwandais,meme un bébé le vois morphologiquement,notre pays est revenu aux mains d’un citoyen congolais qui a l’amour de ces compatriotes à l’occurrence Tchisekedi

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