9e jeux de la francophonie: la RDC loin d’être prête

Aucune brique en vue sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa pour abriter ce grand événement sportif et culturel de l’espace francophone. Notons qu’il s’agit du plus grand événement sportif dans notre pays depuis le combat du siècle Mohammed Ali vs George Foreman. La RDC a déjà raté plusieurs fois l’occasion d’organiser des grands rendez-vous sportifs par manque du sérieux des organisateurs et par manque d’infrastructures.

En 2015, la RDC, candidate à l’organisation de la CAN U-23 s’est désistée en dernière minute sans autre forme de procès. Candidate pour l’organisation de la CAN 2019, la FECOFA s’est retirée à la veille de la visite des inspecteurs de la CAF sans véritables raisons.

Pour le ministre des sports de l’époque, feu Banza Mukalayi, il ne s’agissait pas d’un désistement mais d’un ralentissement des démarches. « Nous avons demandé à la Fecofa de mettre beaucoup plus d’accents sur les préparatifs de la Can U-23 de 2015 pour que ça soit bien préparée. Ce qui va nous permettre de briguer valablement la Can 2019 ou 2022. Ce n’est donc pas un retrait mais plutôt un ralentissement car par moment, il ne faut pas suivre deux lièvres à la fois», avait expliqué le ministre des Sports en son temps.

Publicité

Ayant obtenu in extremis l’organisation du 9e jeux de la francophonie suite au retrait de la province canadienne du Nouveau-Brunswick, la seule province bilingue du Canada, qui avait invoqué l’explosion du coût financier des Jeux.

Le budget de ces Jeux avait été multiplié par près de neuf, de 15 millions de dollars canadiens (10 M EUR) en 2016 à 130 millions de dollars, avant d’être ramené in extremis à 62 millions de dollars en 2019 par le comité organisateur.

Mais selon des sources concordantes que nous avons interrogées au sein de l’Organisation, il semblerait que la RDC, qui a beaucoup d’autres priorités nationales nécessitant des moyens financiers, aurait proposé 45 millions de dollars US pour accueillir les Jeux de la Francophonie en 2021. Ainsi, ces jeux lui ont été confiés.

L’assurance du Ministre Pépin-Guillaume Manjolo mis à mal par les signaux négatifs

En marge du sommet de l’Union Africaine qui se tient à Addis-Abeba, le ministre congolais de la Coopération internationale, de l’Intégration régionale et de la Francophonie Pépin-Guillaume Manjolo s’est entretenu avec la secrétaire général de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo et lui a rassuré sur la capacité de la RDC à accueillir les prochains Jeux de la Francophonie, qui se tiendront du 23 juillet au 1 août 2021 et ce, malgré les signaux négatifs qui virent au rouge.

Et pourtant les assurances du ministre ne cadrent pas avec la réalité sur terrain. Tenez, le comité national des Jeux de la francophonie n’a pas encore de bureaux ni de financement pour préparer la compétition notamment la construction de l’ensemble des bâtiments devant abrités les jeux et toute l’organisation.

Le comité exécutif qui n’est pas officiellement installé, squatte jusqu’à ce jour le salon présidentiel du stade des martyrs. Le stade des martyrs est même l’adresse de référence qu’ils reproduisent sur leurs documents de travail.

L’administratrice de l’OIF, Catherine Cano a encouragé l’équipe du comité national des jeux qui travaillent depuis plusieurs mois sans moyens techniques et financiers.

L’on a même remarqué des correspondances imprimées en noir et blanc faute de moyens techniques.

Or le président de la république lors de la cérémonie de remise des insignes et symboles des jeux avait souligné l’engagement de la RDC et de son gouvernement à organiser cet événement sportif et culturel international.

Si les travaux de réfection du stade Tata Raphaël débutés en juin 2019 avancent à pas de tortue, le stade des martyrs de la pentecôte, le seul stade actuellement viable à Kinshasa, est très sur-utilisé ces derniers temps.

Toutes les compétitions s’y jouent: Ligue nationale de football, Ligue 2, Léopards seniors, Léopards A, entraînements, etc. La liste étant non exhaustive.

Une situation qui devient inquiétante sur plusieurs aspects : entre pelouse synthétique et assainissement, sécurité et maintenance, etc.

Devrions-nous y voir un signal de danger pour les jours à venir?

À 532 jours de la cérémonie d’ouverture des jeux, aucun établissement hôtelier et infrastructures routières ont été construit.

Le panneau indiquant la construction d’un palais des sports près de l’entrée principale du stade des martyrs a cèdé aux caprices des intempéries.

il est sérieusement temps que le Gouvernement prenne au sérieux cette question de l’organisation et de la construction des infrastructures sportives, hôtelières et routières qui doivent abriter cette 9e édition des jeux de la francophonie.

Il sied de rappeler que L’OIF, qui regroupe 88 États et gouvernements, sélectionne le lieu d’accueil des Jeux.

La compétition quadriennale combine des épreuves sportives et des concours culturels, ouverts aux 18-35 ans afin de promouvoir les talents de la jeunesse francophone.

Thierry Mfundu

1 comments
  1. Je crois bien qu’il est grand temps que la francophonie retire l’organisation des jeux à la RDC
    Sinon le monde assistera à la plus grande désillusion que l’humanité n’aie jamais connu

Comments are closed.

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading