Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU crée une vive polémique autour du report probable des élections en RDC

Le président de la commission électorale nationale indépendante Corneille Nangaa se présente ce 20 décembre à la presse, dans un autre costume de « technicien faillible ». Lui qui a innové avec la technologie de la machine à voter pour respecter à la lettre son calendrier électoral n’a pas pu faire tourner sa machine, l’équipe de ses collaborateurs, pour faire tenir parole le 23 décembre 2018. Pourtant elles sont là, acceptées avec mille peine par l’opposition et la société civile qui les ont longtemps rejetées.

Ce jeudi 20 décembre, le doute est exclu et l’illusion n’est pas permise. L’étape du suspens a même déjà été franchise dès lors qu’un responsable de la CENI préférant laisser à Corneille Nangaa cette responsabilité d’annoncer seul le report des élections, l’a quand-même fait à l’AFP en se cachant dans l’anonymat.

Pourtant, le même message qui sera livré aux congolais dans quelques heures a circulé depuis tout ce temps. La rumeur d’un probable report des élections du 23 décembre n’a cessé de gronder et les démentis de la part du gouvernement comme de la CENI n’ont cessé de pleuvoir. Amplifiés ou quasiment confirmés par l’incendie du 13 décembre dernier et les PV bloqués en Afrique du sud jusqu’à une semaine des élections. Mais les optimistes ont voulu y croire : « il y aura élections le 23 décembre ».

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La réunion du Conseil de sécurité à « huit-clos » mardi 18 décembre n’a pas non plus éveillé les soupçons. Il s’est discuté entre les murs de cette chambre de l’ONU l’avenir du processus électoral en RDC et il s’est dégagé « un consensus a minima, mais un consensus », tel que l’a commenté un diplomate à RFI. Consensus présenté sous une forme du respect de la date du 23 décembre 2018 mais portant probablement dans le fond, sur l’acceptation du Conseil, du report de ces élections par la CENI. Et c’est un « report a minima (de 7 jours) », issu sans doute de ce « consensus a minima » que la CENI envisage annoncé officiellement.

Lamuka l’a senti et l’a dénoncé dans son communiqué rejetant ce report : « la coalition Lamuka est informée du fait que le président de la CENI, Mr Corneille Nangaa, essaie en ce moment de faire valider un report des élections par la communauté internationale », a-t-elle écrit. N’est-ce pas trop tard? Le plan du report ne serait-il pas déjà accepté par cette communauté internationale ?

Au lieu de  » nous savons que certains membres de la communauté internationale sont tentés d’accepter cette nième supercherie », Lucha n’allait pas faire mieux en clamant haut et fort que la communauté internationale a accepté le report des élections en RDC?

C’est qui d’ailleurs madame la communauté internationale, comme se questionnent sans cesse Digbeu Cravate et Michel Gohou dans ce film « Bienvenu au Gondwana »? C’est l’ONU répondront certains, la seule organisation regroupant quasiment toutes la nations du monde et exportant ainsi les communautés nationales dans une plateforme qui forme une communauté dite internationale.

Et qui prend des décisions à l’ONU s’appliquant aux concernés si ce n’est pas son Conseil de sécurité, contrairement à l’Assemblée générale dont les décisions ne relèvent que de la symbolique ? Sur la question électorale de la RDC, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mardi 18 décembre et tout porte à croire que ses membres ont trouvé « un consensus a minima » pour un report minime des élections en RDC. La CENI va-t-elle exagérer?

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