RDC – Belgique: ça va chauffer!

La tension continue de monter entre la République démocratique du Congo et son ancienne puissance coloniale la Belgique. Un combat diplomatique mené en sous-marrin, et qui fait à présent surface, touchant le coeur même du régime congolais.

Le 12 décembre 2016, l’Union Européenne annonce des sanctions contre sept autorités de la République démocratique du Congo, proches du président Joseph Kabila et accusés de faire entrave au processus électoral, alors bloqué par un report des élections censées se tenir un mois plus tôt et dans des discussions qui s’enlisent entre le pouvoir et l’opposition.

Le communiqué qui explique ses griefs contre les officiels congolais rassemble alors étrangement à celui publié quelques jours plus tôt par la Belgique, ainsi qu’aux nombreux autres des opposants congolais, dont Moïse Katumbi, en exil à Bruxelles. « Reynders est-il le nègre de Katumbi« , taquine même un pro-Kabila.

Si les deux pays ont tenté un réchauffement de relations en février dernier, avec notamment la visite du vice-Premier ministre et ministre congolais des Affaires étrangères Léonard She Okitundu auprès de son homologue, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, enfonce le clou en avril, dénonçant la nomination de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre. D’après le chef de la diplomatie belge, cette désignation s’écarterait «de la lettre et de l’esprit de l’accord de la Saint-Sylvestre».

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La guerre diplomatique aura lieu!

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir Kinshasa montrer les crocs. En douceur certes, le gouvernement congolais annonce la rupture de sa coopération militaire avec la Belgique. Le chef de la diplomatique congolaise, Léonard She Okitundu monte alors au créneau pour mettre son homologue belge en garde.

Pendant ce temps, et bien avant même,  le pouvoir congolais enregistre de plus en plus d’opposition auprès des belges. La N-VA, parti de la coalition fédérale, y adopte même septembre dernier, un discours tranchant et clair : le temps du président Kabila est révolu et celui-ci ne peut briguer un 3ème mandat.

Il y a aussi les efforts de Moïse Katumbi, dont la proximité avec l’euro-député d’origine congolaise Cécile Kyenge, et bien évidemment avec Didier Reynders, aura beaucoup pesé pour faire hausser le ton de la Belgique.

Au pays, à Kinshasa, des proches du gouvernement qui se sont réveillés ce matin hébétés, par l’ouverture d’une enquête de la justice belge contre le ministre de la justice Alexis Thambwa, accusant ouvertement l’opposant congolais Moïse Katumbi d’être derrière cette « machination ».

« Il est clair que la Belgique s’est mise à la solde de Katumbi. Qui en fait une affaire personnelle, au détriment même du pays« , lance un cadre de la MP sous le sceau de l’anonymat.

Selon lui, la plainte contre le ministre Thambwe est sans fondement, et découle d’une « plaisanterie ». « Thambwe Mwamba comme beaucoup ici qui sont même dans l’opposition ont rejoint la rebellion du RCD dans un rôle strictement politique, ils n’ont jamais été impliqués dans les affaires militaires. Cette plainte de familles des victimes est une pure manipulation contre le pays et ses insitutions« , ajoute-t-il.

Néanmoins, la Belgique semble visiblement afficher son hostilité contre le pouvoir du président Kabila. Elle est part ailleurs un des fervents partisans des nouvelles sanctions de l’UE prises les 30 mai dernier contre neuf nouvelles autorités congolaises.

Pendant ce temps, Kinshasa promet tout aussi de réagir. Une « riposte » s’organise depuis la deuxième vague des sanctions, et elle risque de tomber plus vite que prévu, avec la nouvelle donne de l’enquête contre son ministre et élément majeur du système Kabila. La guerre, quant à elle, risque d’être unilatérale entre l’ancienne puissance coloniale et les autorités congolaises, en plein mois de juin, censé symboliser l’indépendance du Congo.

8 comments
  1. Je ne comprends pas ce raisonnement quand on dit que porter plainte contre Tambwe c’est le faire contre le pays. Au moment de la commission de l’infraction, Tambwe était un rebelle opposé au régime de Mzee Kabila, aujourd’hui le gouvernement de la république veut porter les sales casseroles du RCD/Goma. Cela accrédite la thèse que j’ai toujours défendu que le régime de Kabila Fils est une trame du RCD/Goma. Regardez en toute objectivité les différents acteurs dans la sphère décisionnelle congolaise.

    1. C’est évident mais notre immaturité nous empêche de voir clairement les choses. Nous agissons encore en fonction des appartenances ethniques pendant que d’autres ont des stratégies qui visent au délà de la planète terre. Pas étonnant que nous restions encore pour longtemps des esclaves.

    2. Makutu Lidjo tout ça c’est faux, c’est la faute des Baluba, Tshisekedi, Felix, Badibanga, Tshibala, Ntambwe Mwamba tous des Baluba sans les Baluba la RDC iras mieux

      1. Un vrai hors sujet mais je vous comprends.
        Comme qui dirait un, l’émotion est nègre. Je ne vous suivrai pas dans vos élucubrations. Les choses sont tellement sérieuses.

      2. Et Ne Muanda Nsemi ? Muluba de Kimpese?
        Rehaussez le débat et arrêtez de raconter des bêtises.
        Vous voulez développer ce pays avec de tels raisonnements?
        SEMOIS

  2.  » PEUPLE CONGOLAIS BOLINGA BOLINGA TE BOKOTELEMA  »

     » QUE L’ŒUF TOMBE SUR LA PIERRE OU QUE LA PIERRE TOMBE SUR L’ŒUF,C’EST TOUJOURS L’ŒUF QUI SE BRISE ».

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