Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), visitant lundi des femmes victimes des violences sexuelles soignées à l’hôpital de Panzi à Bukavu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a témoigné de la volonté de son institution de mettre fin aux viols, a constaté l’ACP.
« La CPI doit trouver des moyens de montrer qu’elle a la volonté de mettre fin à ces viols », a déclaré le procureur Karim Khan, dans une conférence de presse.
« Nous devons avoir la peur de Dieu dans nos cœurs en ce moment où nous avons un peu de pouvoir. Nous devons l’utiliser d’une bonne manière, étant sûrs que demain on nous posera la question sur comment nous avons utilisé ce pouvoir », a-t-il poursuivi.
« Nous devons avoir dans notre propre cœur une place pour l’humanité et travailler avec énergie de sorte qu’on ne va plus tolérer ces crimes que le Dr. Mukwege est en train de voir tous les jours », a-t-il fait savoir, soulignant sa volonté de « travailler avec passion et énergie afin que ces crimes ne puissent plus se répéter ».
Prenant la parole pour la circonstance, le Prix Nobel de la paix 2018 et médecin directeur de l’hôpital de Panzi, Dr Denis Mukwege a plaidé pour « la mise en place d’une justice transitionnelle, afin de juger les acteurs des différents crimes commis en RDC ».
Des victimes de différents crimes, regroupées dans la cour intérieure de l’hôpital de Panzi, brandissaient des calicots réclamant la justice à la CPI.
« Nous osons croire que nos voix seront plus entendues aujourd’hui, et que ceux qui nous ont massacrées et violées, et qui continuent à se promener en toute liberté, seront alors poursuivis », a déclaré sous anonymat l’une des victimes.
Avant sa conférence de presse, le procureur de la CPI a eu un tête-à-tête avec Dr Denis Mukwege, suivi d’un entretien avec un échantillon des victimes.
La ministre congolaise de la Justice Rose Mutombo, son collègue des Droits humains, Fabrice Pwela, le procureur général près la Cour de cassation Firmin Ngonde, l’auditeur général de la Cour militaire Likulia Bakumi, ainsi que le gouverneur du Sud-Kivu, Theo Ngwabidje, ont accompagné le procureur de la CPI dans sa visite à Panzi.
Après l’étape du Sud-Kivu, le procureur de la CPI se rendra également au Nord-Kivu et dans la province de l’Ituri, deux entité sous état de siège, pour une visite analogue aux victimes de différentes violences.
ACP
