RDC: une milice met fin aux hostilités et quitte le maquis en Ituri

Le gouverneur militaire de l’Ituri, le Général Luboya N’kashama a réceptionné, lundi, à l’esplanade du Gouvernorat de province, un acte d’engagement de cessation des hostilités, signé par le Mouvement d’autodéfense populaire de l’Ituri (MAPI) en République démocratique du Congo. C’était en présence des délégués de la MONUSCO et des chefs coutumiers Ituriens.

Après d’autres groupes armés longtemps actifs dans la région, c’est le tour de la milice MAPI, active dans le territoire de Djugu, de cesser les hostilités et quitter le maquis en faveur de la paix durable dans la province tourmentée de l’Ituri.

Selon le porte-parole du mouvement armé MAPI, cette rébellion n’a plus aucune intention de faire la guerre contre la République et moins encore d’appartenir à un groupe armé, à l’instar de ceux qui continuent à endeuiller l’Ituri depuis décembre 2017, dont la CODECO. C’est celà même la raison évoquée par Benjamin Bahati, de s’engager dans le processus de la paix en Ituri.

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« Voilà pourquoi nous n’avons aucun cahier de charge à présenter au gouvernement congolais, pour conditionner le retour de la paix dans notre province, à part la demande de protection de la population civile, en général, et celle de communautés victimes, en particulier », a-t-il dit.

Bahati a, en outre, déclaré à ACP, que son mouvement s’est décidé de s’aligner dernière les forces de sécurité et le processus de paix prôné par le Président de la République, Félix Tshisekedi, à travers le programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS).

Dans la même option, ce mouvement plaide auprès du gouvernement de la République de diligenter une enquête afin de « dénicher les vrais instigateurs et auteurs des massacres à grande échelle, comparables au génocide, à l’endroit de communautés de l’Ituri ».

À son tour, le gouverneur militaire a signifié que la signature de l’acte d’engagement par MAPI n’empêche pas la justice de faire son travail, celui de poursuivre les auteurs directs et intellectuels de différents crimes de masse répertoriés en Ituri.

« Ce tribunal là va venir […] Il va venir, ne vous trompez pas. Tous ces jours-ci, les experts viennent et repartent! Ceux qui restent en vie seront poursuivis. Ne vous trompez pas. On les connait », a insisté le Lieutenant-général Johnny Luboya, peu avant de déplorer que « le jugement, par la Cour pénale internationale (CPI), de certains anciens seigneurs de guerre n’a pas eu malheureusement d’impact sur la stabilité de l’Ituri ».

Par ailleurs, Luboya N’kashama a réaffirmé la ferme détermination de son administration de continuer à documenter tous ceux qui utilisent allègrement des milices dans le but d’avoir de l’or qu’ils seront tôt ou tard poursuivis par les instances judiciaires.

Signalons que la FRPI, la FPIC et la CODECO ont déjà signé des actes d’engagement de cessation des hostilités. Cependant, seul le FPIC tente, tant bien que mal, de respecter son engagement, contrairement aux miliciens CODECO, auteurs de dernières tueries ciblées contre les sites de déplacés à Djugu.

Serge SINDANI

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