Insécurité dans l’Est : Museveni évoque l’inefficacité de l’autorité de l’Etat congolais

Le président ougandais, Yoweri Museveni n’y pas y aller avec le dos de la cuillère pour associer l’insécurité dans la partie Est de la RDC avec l’affaiblissement et l’absence de l’autorité étatique dans cette contrée du pays.

Dans une série de messages en rapport avec la situation sécuritaire préoccupante et persistante dans l’Est de la RDC publiés sur ses réseaux sociaux, le Chef de l’Etat Ougandais estime que l’insécurité en RDC a été, dans une certaine mesure, perpétuée par la présence d’armes illégales qui circulent dans le pays depuis l’indépendance. Museveni a indiqué que la circulation illégale d’armes en RDC est non seulement une menace pour les congolais mais surtout, inquiète les autres pays de la sous-région.

« Les armes actuellement détenues par des groupes armés étrangers ont, toutes ces années, tué des Congolais et inquiété les voisins », a-t-il soutenu.

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Ainsi, pour mettre fin de manière définitive à ce fléau qui dure depuis plusieurs décennies, le président de l’Ouganda a préconisé une solution basée sur les méthodes politiques, le dialogue et la méthode militaire.

« Les groupes internes au Congo issus de l’affaiblissement de l’autorité étatique de l’Est de la RDC pendant une période prolongée peuvent être traités en combinant les méthodes politiques ; dialogue et si nécessaire, la méthode militaire s’il y a un groupe qui est catégorique et ne veut pas la paix », a-t-il proposé tout en soulignant que « ces groupes armés à l’origine de l’insécurité peuvent être vaincus si nous harmonisons les efforts ».

Par ailleurs, Yoweri Kaguta Museveni qui classe les méthodes militaires comme dernier recours, prévient que « si un groupe [ armé : Ndlr] ne respecte pas la formule conclue après les dialogues, les ressources combinées de l’Afrique de l’Est seront rejetées sur lui. « Aucune force ne peut défier les efforts conjugués de l’Afrique de l’Est », a-t-il martelé.

Parlant des efforts de la communauté de l’Afrique de l’Est, l’armée ougandaise a annoncé ce jeudi 17 novembre 2022, le déploiement en RDC, d’un nouveau contingent militaire pour combattre les groupes armés qui sévissent depuis plusieurs décennies dans l’Est du pays et particulièrement avec l’exhumation et la montée en puissance soudaine du mouvement terroriste du 23 Mars [ M23], déjà défait en 2013 et qui occupe à ce jour une grande partie de Rutshuru et avance vers la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu.

Déjà présente sur le territoire congolais depuis 2021 dans le cadre des opérations militaires conjointes « FARDC-UPDF » dénommées « Shujaa» contre les ADF, une milice d’origine ougandaise mais qui n’opèrent qui cependant n’opère que dans le Nord-Kivu, l’armée ougandaise se déploiera cette fois-ci dans le cadre de la Force militaire Régionale de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (AEC) tel que décidé par les Chefs d’Etat lors d’un conclave à Nairobi.

Les interventions étrangères déstabilisent la situation intérieure d’un pays

« C’est une erreur de vouloir participer aux guerres des autres, c’est une erreur ». Ces propos fermes sont du Président ougandais, Yoweri Museveni répondant à une question relative à la situation sécuritaire en Somalie au cours d’une interview accordée à France 24 en septembre 2021.

Dans cette entrevue le président Museveni avait indiqué que les interventions militaires étrangères déstabilisent la situation du pays hôte.

« Ces interventions étrangères déstabilisent la situation intérieure de ce pays. Ici [ en Ouganda Ndlr] nous avons combattu, nous avons mené plusieurs guerres mais nous avons combattu par nous-mêmes. Nous n’avons jamais demandé à personne de venir nous aider et combattre pour nous », avait martelé le chef d’Etat ougandais.

Il faut que la solution naisse et se développe localement

Poursuivant son raisonnement, Yoweri Museveni a soutenu que son pays [Ouganda] ne pouvait résoudre les problèmes sécuritaires d’autres États. En revanche, il a souligné que la solution doit naître et se développer localement.

Pour illustrer sa déclaration, Museveni avait comparé le système de défense d’un pays au système immunitaire du corps humain. D’après lui, « un pays comme un corps doit pouvoir se défendre seul, s’il ne peut pas le faire ce qu’il souffre d’une forme de SIDA politique ».

Carmel NDEO

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