Insécurité à Mai-Ndombe: « Nous sommes infiltrés. S’ils ont choisi Kwamouth c’est parce que c’est l’entrée de Kinshasa » ( Rita Bola)

La gouverneure de la province du Mai-Ndombe, Rita Bola a lancé un appel pressant aux autorités centrales en rapport avec la situation sécuritaire préoccupante dans le territoire de Kwamouth due au conflit ensanglantant entre les communautés Yaka et Teke.

La cheffe de l’exécutif du Mai-Ndombe l’a dit à l’issue d’un entretien avec le président de l’assemblée nationale, Christophe Mboso, auquel ont pris part Jean-Marie Peti-Peti, Willy Itshundala et Mme Rita Bola, respectivement gouverneurs du Kwango, du Kwilu et de Maï-Ndombe ; des présidents des assemblées provinciales de trois provinces, les députés provinciaux, les députés nationaux ressortissants de cette partie du pays, ainsi que les chefs coutumiers et certains notables du Grand Bandundu.

Devant la presse, Rita Bola a demandé au Président de la République, aux présidents de deux chambres du Parlement ainsi qu’au premier ministre de prendre des décisions en temps réel.

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« Pour moi, le pays est en guerre . S’ils ont choisi Kwamouth c’est parce que c’est l’entrée de Kinshasa. Et nous voulons que les décisions se prennent en temps et à l’heure. Nous sommes infiltrés, il y’a une main noire alors attaquons le problème à la source et sécurisons nos territoires », a déclaré la gouverneure de Mai-Ndombe.

Parlant d’infiltration et de la main noire dans ce conflit, le Président de la République Félix Tshisekedi avait lui-même indiqué lors d’une interview accordée à RFI et FRANCE 24 que parmi les arrestations enregistrées à Kwamouth, figurent des personnes ne parlant aucune langue nationale ni dialectes de la RDC. D’où la raison de plus de croire à une main noire dans un conflit qui est censé être intercommunautaire.

« Cette manifestation de violence telle qu’on la voit qui ressemble à ce qu’on voit à l’Est avec des décapitations, c’est du jamais vu, ça veut dire qu’il y a quelque chose qui se trame. Il y a des arrestations, on a par exemple arrêtés des gens qui ne parlent aucune des langues nationales de la RDC ni des dialectes du pays et qui parlent une langue étrangère », avait révélé Félix Tshisekedi.

Kwamouth dans la province de Maï-Ndombe est le théâtre d’un conflit intercommunautaire entre les Teke et Yaka. Selon les autorités provinciales, plus de 35 000 personnes se sont déplacées depuis les provinces de Maï-Ndombe et Kwilu vers plusieurs localités des mêmes provinces, ainsi que vers les provines voisines de Kwango et Kinshasa.

Dans un communiqué publié récemment, le coordonnateur humanitaire des Nations unies en République démocratique du Congo, Bruno Lemarquis qui appelait à la prise de mesures urgentes pour enrayer l’escalade de la violence et apporter une réponse humanitaire d’urgence dans les deux provinces, avait indiqué que plus de 1 400 personnes ont traversé le fleuve Congo pour trouver refuge en République du Congo.

La situation en passe d’être maitrisée

Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le ministre de la Défense a indiqué qu’à l’Ouest, la situation de Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe marquée par le conflit entre les communautés Yaka et Teke, est en passe d’être maitrisée par les forces de défense et de sécurité qui y sont déployées et intensifient des patrouilles.

Selon Gilbert Kabanda, dans cette zone, deux axes principaux, notamment l’axe Mongata-Masambiyo- Bandundu-Ville et l’axe Masambiyo-Kwamouth, sont totalement sous contrôle. « Un bon nombre de meneurs sont aux arrêts et en plein interrogatoire tant sur place qu’à l’Etat-Major de la Première Zone de Défense à Kinshasa », a-t-il affirmé.

Inquietude et scepticisme

Quoique cette accalmie avancée par le ministre de la Défense, l’inquiétude persiste.

Au cours de la même réunion, le vice-premier ministre, ministre de l’Interieur, Daniel Aselo a fait part au conseil de la persistance des atrocités perpétrées dans le Territoire de Kwamouth, Province de Maï-Ndombe, et qui s’étendent depuis un certain temps sur les Provinces de Kwango et de Kwilu.

Dans son rapport synthétique, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Décentralisation, Sécurité et Affaires Coutumières a quant à lui, affirmé que la situation sécuritaire dans le pays, notamment le cas dans le Maï-Ndombe, principalement dans le territoire de Kwamouth demeure la préoccupation du gouvernement.

Compte tenu du développement de ce conflit, il se tient au ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières des travaux préparatoires du forum de réconciliation en vue de rétablir la coexistence pacifique entre toutes les communautés de cette partie du pays.

Carmel NDEO

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