Butembo : L’armée juge « inacceptable » la récupération de la situation et regrette que les Mai-mai servent des supplétifs aux ADF

IMG-20220813-WA0035

Dans une communication faite ce samedi 13 août, autour de la dernière évolution de la situation qui demeure toujours préoccupante dans la ville de Butembo et ses environs, l’armée fait part des inquiétudes, d’amertumes et désolation autour des actions jugées criminelles ayant été orchestrées contre les Forces de Défense et de Sécurité, avec d’énormes pertes matérielles et en vies humaines, sous prétexte des manifestations pacifiques anti-MONUSCO organisées par les mouvements citoyens.

Face à cette dangereuse situation, l’administration militaire du Nord-Kivu, dirigée par le général Constant Ndima, va droit dans ses bottes pour condamner les faits, et déplorer ce qu’elle qualifie de la récupération de la situation.

« Tout en comprenant le ras-le-bol de la population, le Gouverneur Militaire de la Province du Nord-Kivu juge intolérables et inacceptables la récupération de la situation par les tireurs des ficelles et les attaques armées contre les Forces de Défense et de Sécurité qui pourtant accomplissent leurs missions constitutionnelles, légales, citoyennes et régaliennes par les groupes armés Mai-mai associés aux manifestants », lit-on dans le communiqué.

« Il est regrettable de constater que ces groupes Maimai qui avaient pris les armes pour combattre les agresseurs de notre pays et les ennemis de la population servent de supplétifs aux terroristes d’ADF/MTM », ajoute le gouverneur militaire du Nord-Kivu, s’appuyant notamment sur le cas de l’attaque du 10 août 2022 de la prison de Kakwangura de Butembo où, « ils ont opéré ensemble et tué 02 policiers et blessé un militaire FARDC, tous de garde; et provoqué l’évasion de plus de 800 détenus, qui confirme cette collaboration machiavélique et criminelle ».

Bien plus, l’armée s’appuie sur l’attaque du 12 août 2022 des éléments de la légions Nationales d’Intervention de la Police Nationale Congolaise, ayant coûté la vie à cinq éléments de la Police dont le Commandant Second de la LENI, l’incendie de trois jeep de la Police et la disparition de huit armes AK47, d’une arme PKM, d’une lance-roquette RPG7 et d’un pistolet 9 mm emportés par les combattants des groupes armés dissimulés parmi les manifestants, sans oublier le lynchage à mort d’un policier à Katwa et la disparition de son arme emportée, qui, poursuit l’armée, constituent des actes criminels insupportables et inacceptables.

Face à cette situation très préoccupante et jugée « inimaginable », le gouverneur Militaire de la Province du Nord-Kivu appelle la population et surtout les mouvements citoyens à se désolidariser des groupes armés et à cesser immédiatement avec ces manifestations qui « frisent les émeutes et profitent, non pas à la population mais aux terroristes ADF/MTM, aux pécheurs en eaux troubles et aux ennemis de la République ».

À cet effet, « le Gouverneur Militaire de la Province du Nord-Kivu enjoint les Forces de Défense et de Sécurité de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour interdire toutes les manifestations sur la voie publique, rétablir l’ordre dans l’immédiat et remettre les choses dans le droit chemin », ajoute le même communiqué.

« Le Gouverneur Militaire de la Province du Nord-Kivu instruit les Forces de Défense et de Sécurité de mettre hors d’état de nuire toute personne ou tout groupe de personnes qui se rendra coupable des actes criminels ci-haut décriés et de les déférer devant les juridictions compétentes pour subir la rigueur de la loi », conclut-il.

Serge SINDANI