RDC : Luzolo Bambi apporte son soutien au maintien de l’état de siège et plaide pour l’arrestation des auteurs directs et indirects des groupes armés

Ancien ministre de justice et ex-monsieur anti-corruption du président honoraire Joseph Kabila, le professeur en Droit Luzolo Bambi apporte son soutien au maintien de l’état de siège décrété par le Président de la République en Ituri et au Nord-Kivu. Dans un entretien accordé à POLITICO.CD, Luzolo Bambi estime que les raisons qui ont poussé l’institution de l’Etat « n’ont pas encore disparu ».

« Il faut maintenir l’état de siège. Pourquoi ? Parce que les raisons qui ont milité à son institution n’ont pas encore disparu certes, mais ce n’est pas ça simplement la raison. La raison c’est justement le contexte de notre pays, le contexte politique et sécuritaire par rapport à la paix, par rapport aux droits de l’homme. Depuis 25 ans, les différents conflits armés que nous connaissons dans notre pays, ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines. Nous sommes un pays qui totalisons aujourd’hui entre 6 à 10 millions des morts à la suite des conflits armés. Quelles ont été les réponses de toutes ces tueries ? Depuis tout ce temps, qu’est-ce qu’il y a eu comme réponse ? (…) J’ai toujours salué le décret de l’état de siège parce qu’en le décrétant, l’État Congolais a donné une première réponse de gouvernance sécuritaire de manière à restaurer l’autorité de l’État, à contrer l’ennemi et à apporter des solutions relatives aux violations des droits de l’homme », explique-t-il.

Pour faire complet, le Professeur Luzolo Bambi suggère la mise en place de la justice transitionnelle. Il justifie sa recette par le fait que les auteurs directs et indirects des groupes armés « n’ont toujours pas été poursuivis » depuis le début de l’état de siège.

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« Depuis que l’état de siège a été décrété, les groupes armés qui continuent à sévir dans notre pays, n’ont pas Jusque-là été poursuivis, du moins leurs auteurs directs et indirects. Ils n’ont pas été poursuivis judiciairement. On n’a donc pas senti la riposte de la Justice à travers l’état de siège. L’état de siège a sécurisé, il faut compléter cet état de siège par une politique de justice transitionnelle, tout en maintenant l’état de siège », a-t-il renchéri.

S’il faut lever l’état de siège, le professeur Luzolo Bambi pense que la « meilleure alternative » reste la mise en place l’instauration d’une véritable politique de Justice transitionnelle.

« Ceux qui proposent [exigent ndlr] la suppression de l’état de siège proposent quoi comme alternative ? Dans le cadre de l’État de droit, la meilleure alternative, on n’a pas le monopole de la vérité, c’est l’institution d’une politique de justice transitionnelle véritable. Ça signifie qu’on stoppe l’état de siège, on entre dans tous les 5 volets de la Justice transitionnelle. On met en place en Ituri ou à Beni (Nord-Kivu ndlr) une commission vérité- réconciliation. On organise les poursuites judiciaires contre les auteurs directs et indirects, on organise les procédures de réparation pour les victimes et enfin le Gouvernement prend les mesures des réformes pour que les choses se déroulent de manière telle que ces tueries ne se repèrent plus. Donc en un mot, ce n’est pas un débat émotionnel, c’est un débat d’État. État de siège c’est gouvernance militaire (…) Je souhaite donc que les autorités du pays, en particulier son Excellence Monsieur le président de la République, et le Gouvernement mettent en place une politique de justice transitionnelle en accompagnement de l’état de siège que je soutiens », a suggéré le professeur Luzolo Bambi.

Stéphie MUKINZI M

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