Accord cadre : « Aussi longtemps que la RDC ne saura pas exprimer son ras-le-bol devant ses voisins, cet accord n’apportera jamais des solutions » (Francine Muyumba)

Alors que la République démocratique du Congo prend la présidence du Mécanisme Régional de Suivi des accords d’Addis-Abeba, succédant ainsi l’Ouganda à ce poste, la sénatrice Francine Muyumba estime que cet accord « n’apportera jamais des solutions » dans la région tant que Kinshasa « ne saura pas exprimer son ras-le-bol devant ses voisins sur les actes de violations flagrantes » de ce document. L’ambassadrice Muyumba en veut aussi aux engagements de pays membres de cette organisation.

« Aussi longtemps que notre pays la RDC ne saura pas exprimer son ras-le-bol devant ses voisins sur les actes de violations flagrantes de l’accord cadre d’Addis-Abeba dont elle est fréquemment victime, cet accord n’apportera jamais des solutions dans la région. Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des États voisins, ni fournir aucune assistance aux groupes armés et respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États, ils le font contre la RDC. A quoi sert l’accord en question ? », s’interroge-t-elle.

« Consolidation des progrès accomplis »

Le président de la république, Felix Tshisekedi est désormais président du Mécanisme Régional de Suivi des Accords d’Addis-Abeba. La cérémonie de passation de pouvoir entre ce dernier et son prédécesseur, le président ougandais Yoheri Museveni a eu lieu, jeudi 24 février lors de l’ouverture du 10e sommet de l’évaluation de l’Accord Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région.

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Dans son speech, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a indiqué qu’il a placé son mandat sous le signe de « la consolidation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ».

Il a aussi félicité le Président Museveni pour le leadership imprimé durant sa mandature à la tête de cet organe, avant de saluer l’accompagnement des Nations unies à travers son envoyé spécial pour la région des Grands lacs.

« Neuf ans, jour pour jour, se sont écoulés depuis la signature de cet accord qui, jadis, avait suscité l’espoir, notamment celui d’un avènement d’une nouvelle ère dans la région, à savoir celle d’une paix , d’un développement durable transcendé et matérialisé grâce à une série d’engagements auxquels ont souscrit les parties prenantes que sont les signataires de cet accord », a dit le Chef de l’État.

Pour lui, la paix qui est la condition indispensable pour tout développement doit découler d’un travail en synergie pour mettre fin au cycle récurrent des violences armées et d’instabilité rencontrées depuis plus de deux décennies dans la région des Grands lacs, en général, et à l’Est de la RDC, en particulier.

Félix Tshisekedi a également soulevé plusieurs défis à relever pour rompre la spirale des violences découlant de l’activisme des groupes armés locaux et régionaux dont le plus nocif a-t-il dit « s’avèrent être les ADF, mouvement terroriste islamiste, qui constitue une sérieuse menace à la sécurité et à la stabilité régionale ».

Il faut dire que 7 Chefs d’Etats ont rehaussé présence cette première journée. Il s’agit de sago des Présidents Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud) Archange Toadera (Centrafrique), Joao Lourenço (Angola), Yoweri Museveni Kaguta (Ouganda), NDAYISHIMIYE Evariste (Burundi) ainsi que le Président Tshisekedi qui les accueille.

Dans un autre chapitre, il convient de mentionner que l’ouverture du sommet a été ponctuée par diverses allocutions dont celle de Julienne Lusenge, au nom de la gent féminine de la sous-région, Bernard Quentin, envoyé spécial de l’Union européenne dans les Grands lacs.

Jean Pierre Lacroix, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, représentant personnel du SG des Nations Unies empêché, a déclaré qu’il est ici pour évaluer les progrès réalisés par les parties signataires. Les Nations Unies se félicitent d’ores et déjà des progrès accomplis. Les Nations Unies appellent à tous de continuer ces progrès et en profitent pour condamner les violence répétées que subit la RDC dans sa partie Est, suite aux exactions commises sur des civils. Les Nations Unies, qui agissent par le biais de la Monusco en RDC, profitent également de cette occasion pour présenter leurs condoléances au Président Tshisekedi et à tout le peuple congolais.

« Les Nations Unis continueront à plaider auprès de la Communauté internationale pour une plus grande solidarité envers l’Afrique, du point de vue des finances, de la santé, de la lutte contre le terrorisme, etc », a dit Jean-Pierre Lacroix.

Stéphie MUKINZI

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