RDC: Eve Bazaiba accusée d’être impliquée dans une affaire de concessions forestières illégales

L’ONG Greenpeace Afrique, accuse la Vice-premier Ministre, Ministre de l’Environnement, Eve Bazaïba, d’être impliquée dans le complot Tradelink. Selon cette organisation, elle aurait entretenu une arnaque forestière à grande échelle, alors que le Président de la République avait ordonné, un mois avant la COP26, la «suspension immédiate de cette arnaque forestière»

À en croire la Cheffe de la compagne Greenpeace Afrique pour la forêt du Bassin du Congo, Irène Wabiwa Betoko, l’octroi de six concessions en toute «illégalité» à Tradelink en septembre 2020, c’était peut-être la plus grande rétrocession du territoire congolais aux intérêts belges depuis l’indépendance. En apportant son soutien à cette «arnaque», dit-elle, Eve Bazaïba a démontré son «mépris» de la loi congolaise, de la société civile, ainsi que des engagements de son Président envers les pays donateurs qu’il courtise actuellement.

«Au moment où la Ministre Eve Bazaïba signe cet ordre, elle est au courant de l’affaire Tradelink depuis des mois : le 9 juin la société civile a déposé un recours administratif visant l’annulation des contrats. Sa signature intervient trois jours après l’expiration du délai légal pour y répondre», fait observer Irène Wabiwa Betoko.

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D’après elle, en effet, les fans de la société étaient pourtant à ce moment fort peu nombreux : l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) avait confirmé l’illégalité de ses concessions en juillet, en août le gouverneur de la Tshuapa appelait à les annuler. «Le Ministre de l’Aménagement du territoire reconnaissait la pertinence de la démarche de la société civile», a-t-elle lâché.

Cette Cheffe Greenpeace Afrique a fait savoir que cette révélation de l’implication de la Ministre Eve Bazaïba dans l’affaire Tradelink vient juste au moment où le gouvernement congolais cherche à faire avaler aux bailleurs de fonds, à la COP26, la levée du moratoire de 2002 sur l’attribution de nouvelles concessions forestières.

Aussi, indique-t-elle, ces bailleurs de fonds doivent le savoir : en matière de signature d’ordres de mission, «il y a chez Madame Bazaïba deux poids, deux mesures». À cet effet, Greenpeace Afrique a appelé le Président de la République, Félix Tshisekedi d’ordonner une enquête urgente pour établir les responsabilités de tous ceux, y compris la Vice-premier Ministre, Eve Bazaïba, impliqués dans le «complot» Tradelink et d’assurer que les sanctions soient appliquées selon la rigueur de la loi.

Greenpeace Afrique a réitéré sa demande au Chef de l’État de veiller à l’exécution effective par la Vice-premier Ministre, Ministre de l’Environnement, Eve Bazaïba de sa décision de suspendre toutes les concessions forestières illégales.

«En ces temps où le monde entier se mobilise pour la COP26, le gouvernement de la RDC se doit d’envoyer un signal fort tant aux congolais qu’à la communauté internationale que les forêts de la RDC sont à l’abri de nouvelles arnaques, en renforçant le décret sur le moratoire sur de nouvelles concessions forestières», a conclu Greenpeace Afrique.

Christian Okende

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