Abus sexuels commis dans le cadre de la riposte contre Ebola en RDC: le DG de l’OMS s’excuse et promet de punir les coupables

Le Chef de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a cours d’une conférence de presse tenue mardi 27 septembre 2021 à Genève, en Suisse à l’occasion de la publication du rapport d’une commission d’enquête, présenté ses excuses aux victimes des abus sexuels commis par les agents de l’OMS lors de la riposte contre Ebola en RDC.

Les conclusions du rapport présentées par la commission d’enquête co-présidée par l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Niger, Aïchatou Mindaoudou, l’activiste congolaise Julienne Lusenge ainsi que cinq autres experts dénoncent des défaillances structurelles et des négligences individuelles.

Le site ONU Info rapporte que des dizaines de femmes se sont vu proposer du travail en échange de rapports sexuels ou ont été victimes de viol. La commission a identifié 83 auteurs présumés, dont 21 étaient des employés de l’OMS.

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« La première chose que je tiens à dire aux victimes et aux survivantes c’est que je suis désolé. Je suis désolé, désolé de ce qui vous a été imposé par des personnes qui étaient employées par l’OMS pour vous servir et vous protéger », a déclaré Dr Tedros, promettant des « conséquences sévères » aux responsables.

Et d’ajouter : « ce qui vous est arrivé ne devrait jamais arriver à personne. C’est inexcusable. C’est ma priorité absolue de m’assurer que les auteurs ne sont pas excusés, mais qu’ils sont tenus de rendre des comptes. En tant que Directeur général, j’assume la responsabilité ultime du comportement des personnes que nous employons et de toute défaillance de nos systèmes qui a permis ce comportement ».

Pour sanctionner les auteurs de ces actes, l’OMS a mis fin, dès la publication du rapport, au contrat de quatre des 21 auteurs présumés employés par l’agence onusienne. Ceux qui avaient des contrats de courte durée et n’étaient alors plus employés, ils se verront exclure de tout emploi futur.

En outre, l’OMS transmettra les allégations de viol aux autorités nationales en RDC pour qu’elles enquêtent, ainsi que dans les pays d’origine des auteurs présumés.

L’agence onusienne veut également fournir des services et un soutien aux victimes et aux survivantes, même si elle n’a pas encore connaissance de leur identité. Aussi, elle veut prendre des mesures pour remédier aux défaillances.

« Nous devons avoir une tolérance zéro pour l’exploitation et les abus sexuels, et une tolérance zéro pour l’inaction à leur égard. Je regrette profondément que les souffrances des victimes aient pu être exacerbées par les défaillances apparentes dans la manière dont l’Organisation a traité les signalements », a dit le Dr Tedros.

Au total, plus de 50 femmes avaient affirmé avoir été exploitées ou abusées sexuellement par des hommes principalement étrangers, s’identifiant comme des travailleurs humanitaires à Beni, la principale ville au centre de la pire épidémie d’Ebola du pays, entre août 2018 et juin 2020.

Carmel NDEO

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