Affaire Bukanga Lonzo : les proches de Matata Ponyo s’opposent à la nouvelle invitation de la justice

L’ancien Premier Ministre, Augustin Matata Ponyo, est loin d’être tiré des griffes de la justice. Le lundi 19 juillet, il a été invité par Donatien Mokola Pikpa, premier avocat général près la Cour Constitutionnelle concernant la débâcle du Parcagro-industriel de Bukanga Lonzo. Une invitation dont Matata Ponyo a décliné, en se faisant présenter par ses avocats. Ses proches, comme sa défense, dénoncent ce qu’ils qualifient « d’acharnement politique ». Ils estiment que le dossier, pour lequel le Procureur général près la Cour Constitutionnelle a envoyé une nouvelle invitation, était contraire à la résolution du sénat « qui avait refusé l’autorisation des poursuites ». 

« Acharnement politique déguisé sur le plan juridique. Il y avait 4 réquisitoires dans un espace de deux mois et le dernier porté sur l’affaire zaïrianisation où Matata s’est défendu et le Procureur manquant de preuves, a eu à le relaxer », dénonce Me Victor Tesongo, proche du dossier.

En cherchant à auditionner Matata Ponyo sur la débâcle de Bukanga Lonzo alors que « ses immunités n’étaient levées que pour l’affaire zaïrianisation », Me Tesongo explique que le Procureur « ne respecte pas la loi ». Il invite la justice, si elle tient à mettre au clair le dossier Bukanga Lonzo, à introduire un nouveau réquisitoire.

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« Le Procureur doit rester dans son réquisitoire et la lettre du bureau du Sénat qui veut qu’il ne reste que dans l’affaire zaïrianisation. Le fait d’aller au-delà de cela, c’est un acharnement. Le procureur ne respecte pas la loi. Nous le demandons de retirer son invitation. S’il veut poursuivre Matata concernant Bukanga Lonzo, il n’a qu’à introduire un nouveau réquisitoire », dit Me Tesongo qui ajoute que l’ancien Premier Ministre avait demandé depuis lors, « de son propre gré », l’audition de sa gestion du BCECO à la Primature.

Concernant le même sujet, Me Laurent Onyemba faisait remarquer, pour sa part, qu’ils ne vont pas coopérer avec la justice : « il est en violation de la loi, en violation de la Constitution, etc. Il y a aussi les articles 217 et 218 du règlement d’ordre intérieur du sénat. Nous avons estimé qu’il n’était pas possible de coopérer parce que tout ceci va à l’encontre de la résolution du sénat ».

Ce mardi, sa défense a déposé un courrier à l’office du procureur général pour faire remarquer cette situation. 

Matata « empoisonné »

Ce mardi 20 juillet, Matata Ponyo se dit « empoisonné » après avoir passé un test médical. Il a, lui-même, fait cette annonce à travers son compte Twitter.

« A tous les congolais et citoyens du monde. C’est bien dommage pour ce qui nous est arrivé. Les résultats préliminaires du test indiquent que nous avons été empoisonné. Union de prières et merci pour tout votre soutien », a tweeté Augustin Matata Ponyo Mapon.

Me Tesongo fustige « un attentant physique ». Il appelle les autorités politiques du pays d’assurer la protection civile de Matata Ponyo.

Stéphie MUKINZI

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