RDC : Troisième table ronde nationale entre les autorités publiques et les défenseurs des droits humains, pilotée par l’ONG Groupe Lotus

La troisième table ronde nationale entre les autorités publiques et les défenseurs des droits humains en République démocratique du Congo a été lancée vendredi 04 décembre 2020 à Kinshasa dans la Salle de l’ITPR, située sur le Bâtiment Paul Panda Farnana sur le boulevard Triomphal-Immeuble Ex. Tembe na Tembe.

Elle est pilotée par l’ONG de défense et la promotion des droits humains, basée à Kisangani, le Groupe LOTUS, sous la modération des OSC, organisations de la société civile de Kinshasa, avec l’appui financier de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains et Wallonie Bruxelles International.

C’est le ministre national des droits humains André Lite qui a lancé ces travaux.

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Pendant deux jours, soit du vendredi 04 au samedi 05 décembre 2020, au total 100 participants composés des représentants des institutions publiques de divers horizons et diverse nature, de la société civile du pays et des partenaires tant nationaux qu’internationaux prennent part active à ces assises.

Ceux-ci réfléchissent au tour du thème central : « promouvoir et protéger les droits humains par tous en RDC, priorités et Actions », avec l’objectif principal de « Contribuer au renforcement du partenariat entre les autorités publiques congolaises et les défenseurs des droits humains en RDC. »

Vendredi, au premier jour, les exposés ont été centrés sur « l’analyse des problématiques actuelles en matière des droits humains et des élections en RDC.»

Dans son exposé, le ministre André Lite a axé ses réflexions sur la promotion et la protection des droits humains en RDC par le Gouvernement congolais, de 2019 à nos jours.

Après s’en est suivi un deuxième Exposé sur l’expérience de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de la RDC en matière de promotion et de protection des droits humains, entretenu par le conseiller à la Commission Nationale des Droits de l’Homme Me William BAYE.

Dans l’Exposé 3, c’est la députée nationale Eve Bazaiba qui a fait une elocante présentation sur la participation de la femme congolaise et des personnes vulnérables à la gestion des affaires publiques en RDC : protection, défis et perspectives.

Exposé 4 : La lutte contre l’impunité de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire en RDC: défis et perspectives, par Me Charles Mushizi.

Exposé 5 : Etat des lieux de l’année 2020 de la protection des défenseurs des droits humains en RDC, par Mr Raphael Fils YOHO officier du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme et Plaidoyer de la société civile sur l’adoption de la loi relative à la protection des défenseurs des droits humains en RDC, par Me Henri Wembolua.

Et enfin, le sixième exposé a porté sur la problématique des réformes électorales en RDC, par Gérard BISAMBU, expert AETA et Me Pacifique Byamanine Nkunzi, expert électoral.

Des Débats qui ont jailli de lumière sur ces différents exposés ont eu lieu dans chaque séquence. Enfin, des Travaux en ateliers avec l’appui des facilitateurs-experts ont clôturé cette première journée.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Les résultats des élections présidentielles du 30 décembre 2018 en RDC ont donné lieu à une passation pacifique du pouvoir entre le Président sortant, Joseph Kabila et le Président entrant, Félix Antoine Tshisekedi qui a pris le pouvoir depuis sa prestation de serment le 24 janvier 2019.

Depuis Janvier 2019, des signes encourageants d’apaisement de la situation politique et d’ouverture de l’espace démocratique ont été observés, notamment avec la libération de plusieurs prisonniers politiques et le retour de certains exilés politiques. Un gouvernement national de coalition a été mis en place en fin août 2019.

Cette phase transitoire débutée en janvier 2019 a été précédée par une période électorale violente et caractérisée par des tensions diverses et des violations graves des droits humains, rapporte le Groupe LOTUS, expliquant que malgré l’ouverture politique actuelle et quelques progrès enregistrés dans le domaine des droits humains, « des violations des droits humains continuent à se commettre dans le pays dans un climat de faiblesse de l’Etat de droit et dans une insécurité généralisée dans les parties Est du pays sous contrôle en partie des groupes armés. »

Dans cet environnement caractérisé par une situation mitigée en matière des droits humains et des réformes démocratiques où des défenseurs des droits humains et la communauté internationale ne cessent de réclamer le respect effectif des droits humains, la fin du règne de l’impunité de graves violations des droits humains du passé et du présent, il devient urgent et nécessaire que la société civile et les nouvelles autorités engagent le dialogue utile et trouve des moyens efficaces de dégager les priorités en matière des droits humains et de démocratie à l’aube du nouveau quinquennat politique (2019-2023). Il s’agit de faire des propositions d’action en matière des droits humains et de la démocratie à partir d’une évaluation du passé et du présent, fait remarquer le Groupe LOTUS.

« Dans le contexte politique actuel en RDC, les nouvelles autorités congolaises ont besoin de l’appui de la société civile comme émanation de la population pour les accompagner, les conseiller et les aider à consolider la démocratie et l’Etat de droit. De même les acteurs de la société civile mènent des actions pour combler le vide laissé par l’Etat, épauler et interpeller les autorités sur leurs responsabilités de protéger tous les citoyens, d’assurer la protection de leurs biens et de développer le pays. D’où la nécessité et l’urgence quasi naturelle de tisser le lien de partenariat solide et efficace d’une façon permanente dans le respect des rôles de chacun mais aussi et surtout au cours de cette nouvelle ère politique dans un Etat considéré fragile en raison de ses défis et de son histoire. »

« L’expérience de la mise en place de la commission mixte Gouvernement-Société civile des enquêtes sur les manifestations publiques de fin 2017 et du premier trimestre 2018 par l’ancienne Ministre des droits humains a constitué un bel exemple de la capacité de dialogue sur des questions dites sensibles et discutables mais aussi elle a renseigné sur l’existence des possibilités d’ouverture et d’élargissement de cette coopération sur plusieurs autres problèmes importants et prioritaires pour le bien de la société congolaise. Cette expérience n’était malheureusement pas bien connue de beaucoup d’acteurs des droits humains dans l’ensemble du pays ni non plus bien appropriée par des autorités locales. »

L’ouverture des autorités politiques actuelles au plus haut niveau de l’Etat par des échanges avec les organisations non gouvernementales internationales de défense des droits humains et des diplomates sur des questions des droits humains et de démocratie devra être étendue et encouragée avec des acteurs locaux et de terrain pour non seulement interagir mais aussi et surtout recueillir leurs préoccupations et suggestions en vue de l’amélioration de la situation au quotidien, ajoute-t-on.

C’est pourquoi, fort de ses expériences d’organisation des tables rondes de mai 2011 et de juillet 2012 qui ont mis ensemble ces deux catégories d’acteurs avec des résultats palpables et efficaces enregistrés et du reste appuyées par beaucoup de partenaires, avec ses 30 ans d’existence et son expertise dans le domaine, le Groupe LOTUS organise la 3ième Table ronde nationale entre les autorités publiques et les défenseurs des droits humains en RDC intitulée : Promouvoir et protéger les droits humains par tous en RDC, priorités et actions.

Serge SINDANI / POLITICO.CD

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