Tshopo: adoption d’un plan d’action de plaidoyer en faveur des victimes des guerres de Kisangani

Sous l’initiative du Groupe Lotus, une ONG de défense et de la promotion des droits humains basée à Kisangani, les représentants des victimes et les acteurs de la société civile ont adopté à l’unanimité, vendredi 23 octobre, un plan d’action de plaidoyer en faveur des victimes des différentes guerres perpétrées sur le sol de Kisangani.

Ce plan contient 10 axes principaux des actions à réaliser pendant 6 mois. Il s’agit notamment des campagnes d’érection des mémoriaux à Kisangani, de la réhabilitation et entretien des sites historiques « cimetière de 6 jours », l’adoption d’un édit de la journée de commémoration provinciale des victimes des guerres, la rédaction d’un mémorandum sur les différentes formes des réparations souhaitées par les victimes.

Dans la prospective, les victimes comptent lancer une pétition pour la mise en écart des autorités et responsables ayant été impliqués dans les différents crimes à Kisangani. Il y aura, pour ce faire, la préparation et le dépôt de la plainte à la justice locale et nationale.

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Dismas Kitenge, président du Groupe Lotus, promet de s’engager à tous les points pour la mise en œuvre de ce plan d’action. Il estime que les crimes commis, il y a 20 ans ou plus à Kisangani, sont, en droit international et en droit pénal congolais, des crimes imprescriptibles. Ils n’ont pas des limitations de temps, d’où on peut les poursuivre.

« Nous avons demandé aux victimes de commencer à déposer les plaintes au près des autorités locales et internationales. Qu’elles se constituent aussi partie civile parceque la justice congolaise est devenue compétente à travers la Cour d’Appel. Les victimes des guerres de Kisangani sont là et les auteurs sont connus…», a-t-il souligné.

Le vice-président honoraire de la FIDH, Dismas Kitenge, a annoncé l’implication de la cour internationale de justice (CIJ). Il appelle les victimes à se mettre à l’avance en mettant une organisation interne qui pourrait évaluer les dommages et intérêts des dégâts commis pendant les différentes atrocités odiueses avant l’arrivée de 4 experts de la CIJ.

Ainsi, renchérit-il, les victimes doivent s’organiser, s’exprimer, manifester et agir.

Pour Norbert Ngoy, professeur de l’université de Kisangani (UNIKIS) et expert ayant pris part à cet atelier d’adoption du plan d’action en faveur des victimes, la démarche du Groupe Lotus, membre de la FIDH, est indispensable pour arriver à l’indemnisation et réparation des préjudices.

« C’est une bonne démarche parceque ça permet aux victimes de de s’exprimer de vive voix, de s’adresser à la République, à la communauté internationale qui manifeste un peu de léthargie par rapport aux victimes et aussi une léthargie de la part du gouvernement par rapport aux revendications faites pour dédommager ces victimes.», a-t-il dit à POLITICO.CD

En septembre 2020, le ministre des Droits humains, André Lite en séjour à Kisangani, a rassuré les victimes des guerres dont celles de « six jours » sur la question de leur indemnisation.

Sur instruction du Premier ministre, précisait le ministre national, le gouvernement a autorisé le paiement de 1.500.000 USD au profit des victimes.

Serge SINDANI

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