« Le plan élaboré de votre meurtre a été soigneusement planifié par de hauts fonctionnaires » (famille de Zaida Catalan)

À l’occasion du 40e anniversaire de leur fille et soeur Zaida Catalan, expert des Nations Unies assassinés en mars 2017 avec son collègue Michael J. Sharp alors qu’ils enquêtaient sur l’affaire Kamuena Nsapu dans la région du Kasaï située au centre de la RDC, sa famille notamment María Morseby, sa mère et Elizabeth Morseby, sa sœur, affirment que le plan élaboré de son meurtre a été soigneusement planifié par de hauts fonctionnaires.

« Alors que vous travailliez pour le Conseil de sécurité des Nations Unies, dans le groupe d’experts de la République démocratique du Congo, vous avez enquêté sur Frédéric Batumike (chef de milice et député local) dans l’Est du Congo et ainsi, vous avez été assassiné. », ont dit les membres de la famille de Zaida Catalan sur Twitter le 06 octobre dernier à la mémoire de son 40e anniversaire.

Selon la famille, « le plan élaboré de votre meurtre a été soigneusement planifié par de hauts fonctionnaires lorsque les services de sécurité du gouvernement vous ont attiré vers un endroit où vous avez tous deux été tués ».

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Et de poursuivre:

« À la mémoire de Zaida Catalán, mon cher ange bien-aimé. Aujourd’hui, le 6 octobre, aurait été votre 40e anniversaire ma fille ange. Mais tu n’es plus ici. Vous êtes avec les anges et dans un bien meilleur endroit.
Tu nous manques plus que les mots ne peuvent le dire, tu es profondément amoureuse ».

La famille rappelle que leur fille a consacré de nombreuses années à travailler pour le bien de l’humanité avec le plus grand des cœurs, en pensant toujours aux autres et à leur bien-être.

« Certains des moments les plus heureux que vous avez partagés au cours de vos missions en tant qu’expert des droits de l’homme et de la violence sexuelle et de genre en RDC, Afghanistan, Palestine. Votre objectif était de découvrir la vérité sur les atrocités au Kasaï, de trouver les vrais auteurs, au lieu de votre mort pour blâmer les enfants de la milice locale dans une tentative d’effrayer et d’étouffer la population. », on dit María Morseby, sa mère et Elizabeth Morseby, sa soeur.

« Lors de votre dernière mission, vous avez travaillé sans relâche pour découvrir la vérité sur les atrocités commises dans la région du Kasaï », ont-elles rappelé.

Et de poursuivre:

« Vous vouliez trouver les personnes responsables des massacres et plus de 100 fosses communes qui avaient été découvertes. Mais vous et Michael avez été réduits au silence car votre présence était une menace pour eux ».

« Ils ne pouvaient pas risquer à vous deux de découvrir la vérité sur l’infiltration de la milice locale sanctionnée par le gouvernement, la corruption généralisée sanctionnée par les responsables congolais. Mais les paroles mortes, leurs voix peuvent être entendues, et en tant que telle, la vérité sortira.
Parce que vous ne pouvez pas faire taire la vérité, parce qu’elle a une force en elle-même », concluent-elle dans leur commémoration sur le 40e anniversaire de leur fille et soeur.

Le 12 mars 2017, dans le cadre de la rébellion Kamwina Nsapu, Zaida Catalán et un autre employé de l’ONU, l’Américain Michael Sharp, membres du groupe d’experts des Nations Unies qui enquêtent sur les violences qui déchirent alors la région du Kasaï, sont tués près de Bunkonde, village situé à 75 kilomètres de Kananga dans la province du Kasaï occidental. Leurs dépouilles sont découvertes le 27 mars.

Le sort des quatre Congolais qui les accompagnaient est moins certain. Ils sont considérés comme disparus.

Trois ans après, la justice militaire tente encore de découvrir ce qui s’est passé.

Le 5 juin 2017, s’est ouvert devant le tribunal militaire de Kananga le procès des présumés meurtriers des deux experts.

Après cent audiences devant le tribunal militaire, le dossier est envoyé devant la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental. Parmi les accusés, il y a un officier supérieur de l’armée congolaise, le colonel Mambweni.

Trente personnes en détention sont actuellement jugées par la Cour. Une vingtaine d’autres personnes poursuivies sont toujours recherchées.

Elles sont notamment accusées d’association de malfaiteurs, de meurtre et de participation au mouvement insurrectionnel.

Thierry Mfundu

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