Rapport Mapping Ă  Kisangani : une plainte contre le colonel Kingombe après la rĂ©pression « sauvage » d’une marche

Une plainte Ă  charge du colonel Kingombe, commandant de la Police nationale congolaise (PNC) dans la ville de Kisangani et consorts, a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e vendredi 02 octobre 2020 Ă  l’Auditorat militaire de garnison près le Tribunal militaire de garnison de la Tshopo.

Il est poursuivi pour la rĂ©pression « sauvage » de la manifestation des organisations de la sociĂ©tĂ© civile et les mouvements citoyens de Kisangani, en vue de soutien Ă  la crĂ©ation d’un Tribunal pĂ©nal international pour la RDC, 10 ans après la publication du Rapport Mapping qui dĂ©crit les crimes graves des droits de l’homme, renseigne la plainte dont une copie est parvenue Ă  POLITICO.CD.

PrĂ©alablement informĂ©, le maire de Kisangani n’a pas autorisĂ© la tenue de ce mouvement de manifestations, motivant sa dĂ©cision sur le mauvais climat actuel, caractĂ©risĂ© par des tensions sĂ©curitaires et politiques actuelles qui sĂ©vissent dans la Tshopo.

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« Contre toute attente et Ă  la grande surprise des organisateurs de cette marche, le maire de la ville de Kisangani, croyant Ă  tort que les manifestations publiques sont rĂ©gies par le principe d’autorisation prĂ©alable, dĂ©cidera en violation flagrante de l’article 26 de la Constitution du 18 fĂ©vrier telle que modifiĂ©e Ă  ce jour par la loi NÂş 11/002 du 20 janvier 2011 et d’autres lois de la RĂ©publique de l’interdire », lit-on dans la correspondance adressĂ©e Ă  l’auditeur militaire supĂ©rieur près la couer militaire de l’ex-province Orientale Ă  Kisangani.

Et d’ajouter :

« Suite Ă  cette dĂ©cision illĂ©gale de l’autoritĂ© urbaine, le colonel Kingombe, commandant de la PNC/Kisangani, dĂ©ploiera des policiers pour rĂ©primer en lieu et place de les sĂ©curiser ».

Suite Ă  ces actes, le plaignant Paluku Loswire Shabani est tombĂ© Ă©vanoui et a Ă©tĂ© acheminĂ© en urgence Ă  l’hĂ´pital Dr Lombale, oĂą il est internĂ© pour des soins appropriĂ©s.

« Il a fait objet d’actes de barbarie, notamment, des coups et blessures volontaires, des actes de torture, des menaces de mort, des voies de faits et d’autres violations graves de ses droits fondamentaux », rapporte Me Patient Biselenge, l’avocat conseil.

Il se relève, en outre, que Shabani n’est pas la seule victime de ces bavures policières. Beaucoup d’autres sont sorties de ces rĂ©pressions avec des blessures graves occasionnĂ©es par des coups de matraque leur administrĂ©s, ajoute-t-il.

« Que toutes les autoritĂ©s Ă  qui l’ampliation de la prĂ©sente (plainte) est donnĂ©e interviennent, chacune Ă  ce qui le concerne, pour que des telles pratiques barbares de ces Ă©lĂ©ments de l’ordre tendant Ă  la rĂ©pression des manifestations publiques ne se rĂ©pètent plus dans l’avenir en RDC en gĂ©nĂ©ral et plus particulièrement dans la ville de Kisangani », conclut la correspondance.

La rĂ©cente situation vĂ©cue Ă  Kisangani, lors de la marche pacifique de soutien Mapping, a fait l’objet d’une dĂ©nonciation faite par le Dr Denis Mukwege.

Dans un tweet, le Prix Nobel a jugĂ© « inacceptable » que « les autoritĂ©s ordonnent Ă  la PNC d’utiliser la violence contre sa population alors qu’elle manifeste pacifiquement pour la justice et contre l’impunitĂ© en RDC ».

Serge SINDANI

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