Crimes commis au Kasaï: Plusieurs officiers militaires interpellés

La Société congolaise pour l’État de droit évoque sans plus de précisions « plusieurs officiers militaires du 2101 et du 2102 régiments, et du bataillon de l’unité spéciale de l’Etat-major de renseignements affectés à l’époque à Kananga, et qui sont, à ce jour, déployés à Beni et à Mualika » qui ont été entendus.

C’est ce que l’on peut lire dans un communiqué publié le mercredi 29 juillet par cette ONG.

Ce communiqué intervient une dizaine de jours après avoir publié un rapport fustigeant le manque de volonté du commandement de l’armée de déférer devant la justice les officiers cités dans les exactions au Kasaï, l’ONG « Société congolaise pour l’Etat de droit » annonce que plusieurs militaires sont actuellement entendus ou en détention dans le cadre des enquêtes, notamment sur le massacre commis à Nganza, dans la ville de Kananga en 2017, rapporte le site de la radio Okapi.

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Selon son directeur général, Me Dominique Kambala, cette interpellation intervient à la suite d’une commission rogatoire lancée par l’auditorat militaire supérieur de l’ex-Kasaï-Occidental, des officiers ont été entendus par l’auditorat supérieur près la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu.

Ces militaires étaient déployés au Kasaï lors des violences de 2016 et 2017. Ils sont actuellement dans l’Est du pays, notamment à Beni, dans le Nord-Kivu.

«Nous avons été renseignés qu’un dossier a été ouvert au niveau de l’auditorat supérieur près la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu et que dans le cadre de ce dossier-là, des officiers subalternes et supérieurs ont été entendus. Certains d’entre eux ont été mis sous mandat d’arrêt provisoire et d’autres en liberté provisoire, en attendant la confrontation avec d’autres suspects», explique Me Kambala qui précise dans le communiqué que les auditions du Parquet militaire portent «particulièrement dans le dossier de la commune de Nganza».

Ne révélant pas les noms des officiers qui ont été entendus ni ceux qui ont été interpellés, l’ONG salue tout de même une «avancée remarquable qui fait renaitre l’espoir aux victimes en ce qui concerne leur droit d’être reconnues et qui traduit la ferme volonté de la justice militaire de s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité des crimes graves commis dans la région du Kasaï».

Il sied de rappeler que des exactions contre la population civile ont été commises dans la commune de la Nganza, à Kananga, vers fin mars 2017.

L’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï avait fait savoir, dans son rapport remis au conseil des droits de l’homme en 2018, qu’au cours d’une opération menée à la Nganza, «les forces de défense et de sécurité sont entrées dans les maisons des habitants et ont tiré indistinctement sur des hommes, des femmes et des enfants de tout âge, en raison de leur sympathie supposée avec le mouvement Kamuina Nsapu».

Thierry Mfundu

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