RDC: l’OGF alerte sur l’exploitation forestière « illégale » et l’expansion agricole « non durable » dans la réserve de Luki

L’Observatoire de la Gouvernance Forestière (OGF) a dans une note d’information, tiré la sonnette d’alarme sur la croissance de l’exploitation illégale de bois, de l’expansion agricole non durable et sur les pressions exercées sur les ressources naturelles dans la Réserve de Biosphère de Luki (RBL) dans la province du Kongo Central.

Cette note d’information dont POLITIOCO.CD s’est procuré une copie dénonce la montée de la déforestation malgré les mises en garde de l’UNESCO à l’égard des exploitants depuis quelques années.

« Cette déforestation accélérée résulte du commerce du charbon, de la collecte de bois de feu, de l’agriculture itinérante sur brûlis, de l’exploitation forestière illégale, du commerce de la viande de brousse encourageant le braconnage à grande échelle », expliquent les experts de l’OGF.

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Les données présentées sur la destruction de la nature de ce couvert forestier ont été collectées par Global Forest Watch, une application utilisée dans la collecte, le traitement et le partage de l’information forestière.

De même, la culture itinérante sur brûlis, la carbonisation, la coupe de bois de feu constituent des pressions de ressources naturelles de base alors même que l’article 76 de la loi sur la conservation interdit la coupe des essences dans une aire protégée.

« L’analyse des données de Global Forest Watch effectuée montre que la RBL a enregistré 42% de perte du couvert forestier de 2001 à 2022, plus de 2.434 hectares de perte du couvert forestier. Les pertes les plus élevées s’enregistrent en 2014 (549 ha), 2022 (291), 2017 (256 ha) et 2011 (173 ha). La réserve subit jusqu’à ce jour des pressions énormes et reste en danger », peut-on lire dans cette note d’information.

Cet observatoire a recommandé au gouvernement congolais de renforcer l’application des lois forestières, la promotion des pratiques agricoles durables, l’investissement dans la surveillance et la gestion de la Réserve de Biosphère de Luki (RBL). Ces propositions portent également sur la sensibilisation des populations sur le bien fondé de préserver la nature, de mener des plaidoyers institutionnels, mais aussi de faire participer des communautés bénéficiaires aux projets communautaires palliatifs aux activités liées à l’exploitation des forêts.

La RBL est l’un de domaine boisé de l’État créé en 1937, et demeure l’une des deux seules zones de forêt primaire restantes dans la province du Kongo Central. Elle est située à 120 km de l’est de la côte atlantique, à 30 km du nord de la ville portuaire de Boma et à 125 km de la ville de Matadi, au sud-est du Mayombe.

En février 2020, le maire de la ville de Boma attirait déjà l’attention des autorités sur la déforestation de la réserve lors d’une audience accordée à la délégation de World Wildlife Fund (WWF-RDC) et la Coalition Nationale contre l’Exploitation Illégale du Bois (CNCEIB).

Persi M

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