RDC/Affaire Zando : La société Safricom a volé à l’Hôtel de Ville de Kinshasa une somme plus de 23 millions USD (IGF)

L’Inspection Générale des Finances (IGF) a rendu public les conclusions de sa mission sollicitée par le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, sur l’exploitation du marché central de la capitale congolaise, communément appelé « Zando » par la société africaine de commerce (Safricom). Dans ses conclusions, l’IGF fait des révélations tout aussi accablantes que choquantes.

À travers une correspondance signée par son chef des services Jules Alingete et exploitée par POLITICO.CD, l’IGF établit des faits de vol des ressources de la ville de Kinshasa par la société « Safricom » appartenant à Hassan Mourad, expulsé de la RDC en septembre 2021.

Selon l’IGF, le coût total des travaux effectués par la société « Safricom » est de 3.551.960.27 (trois millions cinq cent cinquante et un mille neuf cent soixante, cents vingt-sept) dollars américains.

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L’Inspection Générale des Finances ajoute que pour l’exploitation du marché Central de Kinshasa pendant la période contractuelle, la société « Safricom » a réalisé les recettes de 26 618 454.20 (vingt six millions six cent dix-huit mille quatre cent cinquante-quatre Cents vingt) alors que ladite société n’a versé à l’Hôtel de ville de Kinshasa seulement 126 000,00 (cent vingt-six milles) dollars américains.

Ainsi selon la patrouille financière, la société « Safricom » a réalisé un surplus de 23 066 493,93 (vingt-trois millions soixante-six mille quatre cent quatre-vingt treize, Cents quatre-vingt-treize) dollars américains, somme qu’elle doit à l’Hôtel de Ville de Kinshasa.

Pour rappel, le « conflit » entre l’Hôtel de ville et la société « Safricom » remonte au mois de novembre 2019. Le Gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, décide alors de résilier le contrat qui liait la ville à Safricom depuis 2005. La société était ainsi chargée d’aménager, d’entretenir et de gérer une portion du marché central pour une durée de vingt ans. La convention prévoyait également la construction de cent magasins pavillonnaires et d’équipements nécessaires pour faciliter la circulation automobile.

Mais Gentiny Ngobila a considéré que l’état du marché central n’est pas satisfaisant et donc, que Hassan Mourad n’a pas rempli sa part de l’accord.

Début d’une guerre en Justice entre l’Hôtel de ville et la société Safricom

La défense de Safricom, estime que ce contrat a été résilié « sans préavis ni indemnité ». Elle formule alors une requête en référé-liberté devant la Cour d’appel, qui lui donne raison. La ville de Kinshasa saisit alors le Conseil d’État, qui juge en 2020 son recours irrecevable, relate Jeune Afrique.

Mais Gentiny Ngobila refuse de se conformer à ces décisions judiciaires et aux différents arrêtés ministériels demandant que Safricom soit rétablie dans ses droits. Le gouverneur prend lui-même un arrêté de démolition des installations construites par Safricom.

En mars 2021, Félix Tshisekedi intervient dans le dossier. Après une visite au marché central, le chef de l’État décide de mettre fin aux activités dans la portion gérée par Hassan Mourad, demandant à ce dernier de mener d’autres projets dans le pays.

Carmel NDEO

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