Gradi Koko Lobanga et Navy Malela: lanceurs d’alerte ou escrocs ?

Gradi Koko Lobanga et Navy Malela, anciens employés d’une banque locale à Kinshasa, sont à la une de la presse internationale depuis ce matin autour des présumées révélations qui prouveraient que le riche homme d’affaires Dan Gerter aurait violé les sanctions américaines. Toutefois, POLITICO.CD a obtenu exclusivement une copie d’un jugement condamnant les deux ex-employés d’Afriland First Bank à la peine capitale, pour avoir falsifié des documents et menti sur les faits rapportés dans leurs témoignages, pourtant relayés en pompe.

Dans ce jugement parvenu exclusivement à POLITICO.CD, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa condamne les deux présumés lanceurs d’alerte pour vol, faux et usage de faux, association de malfaiteurs. « Dans le cas d’espèce, l’instruction de la présente cause a révélé que le rapport « des sanctions mine de rien) publié par Global Witness et l’ONG PPLAAF a été les cités MALELA MAWANI Navy et KOKO LOBANGA Gradi, après avoir modifié et falsifié les extraits de comptes des clients de la Banque AFRILAND FIRST BANK sa cd, la citante, actuellement victime des chantages sur base des documents bancaires remis aux tiers; », dit ce document.

« Le Tribunal fait observer les contenus du rapport« des sanctions mine de rien» publié par Global Witness et l’ONG PPLAAF de la 22ème à la 36eme pages contiennent des mentions fausses; Dans l’agir des deux cités apparait l’intention frauduleuse en ce que les mails professionnels ont été transférés sur leurs mails privés pour être récupérés et transférés ultérieurement aux auteurs du rapport précité », ajoute document.

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EXCLUSIF/ Jugement condamnant Gradi Koko Lobanga et Navy Malela à la peine capitale par POLITICO.CD on Scribd

La justice congolaise va plus loin, en condamnant les deux accusés à la peine capitale, dans l’infraction d’association de mal malfaiteurs. « En effet, l’existence et l’organisation de la bande est sans équivoque dans la mesure ou, les deux cités, pour avoir occupé durant longtemps les postes importants. dans la même direction au sein de La Banque comme chef de Mission Audit interne et contrôleur de façon permanente durant plus d’un an, se sont organisés en co-activité de consulter plusieurs fois chacun en ce qui le concerne, les comptes des grands clients de la banque jusqu’à voler les données qu’ils s’envoyaient dans leurs adresses e-mail privées pour des raisons non justifiées par leurs fonctions alors qu’ils avaient des emails professionnels », estime la décision judiciaire.

Plusieurs médias internationaux, dont Radio France Internationale (RFI) ont pourtant prétendu n’avoir pas « trouvé » ce jugement, qui remet toutefois en cause les affirmations de deux présumés lanceurs d’alerte relayées sur plusieurs médias. Par ailleurs, dans une enquête à lire prochainement sur POLITICO.CD, des sources proches de familles de deux concernés révèlent qu’ils ont reçu de « l’aide », allant jusqu’à des versements d’argent, afin de s’exiler en Europe.

Exflitrés et payés par des ONG

En effet, Gradi Koko Lobanga a été exfiltré vers Paris en mars 2018, avec l’aide des ONG PPLAFF et Global Witness, avant même la publication de leur rapport, qui n’interviendra qu’en juillet 2019.Par ailleurs, le rapport des deux ONG reprend exclusivement les fausses affirmations de deux présumés lanceurs d’alerte, aujourd’hui condamnés par la justice congolaise.

Jeudi à Kinshasa, les avocats d’Afriland First Bank ont tenu une conférence de presse pour saluer la condamnation de deux présumés lanceurs d’alerte mais également dénoncer les méthodes des ONGs et médias internationaux. Me Éric Moutet et Me Coco Mbayo reprochent à ces ONGs d’user de la corruption pour prétendre combattre la corruption, un procédé que ces derniers jugent pervers.  « Nous connaissons le mode opératoire de PPLAAF et Global Witness. Ces deux ONG cherchent des lanceurs d’alerte autant qu’elles sont elles-mêmes des lanceurs d’intention. Dans leur rapport, il y a un client essentiel de la banque qui a été épinglé, mais maintenant que les sanctions américaines qui ont été prises contre lui sont levées, elles semblent s’inscrire dans une sorte de guerre pour attaquer la banque avec des informations fausses. Mais nous sommes là pour défendre la banque« , ont-ils précisé.

Les deux avocats ont accordé une interview exclusive à POLITICO.CD où ils font d’autres révélations époustouflantes dans cette affaire. Un dossier à suivre dans les prochaines heures sur nos plateformes.

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