Butembo: la police accuse la Véranda Mutsanga de radicalisation

Connue pour son approche communautaire dans la sécurisation de la population locale, la Véranda Mutsanga, un groupe de jeunes engagés pour une auto-prise en charge dans les domaines du développement et sécuritaire est mis sur la sellette: « les services de renseignements nous ont appris que la Véranda Mutsanga fabrique des bombes artisanales » affirme Richard Mbambi Kinanga, commandant de la Police Nationale Congolaise (PNC) dans la ville de Butembo  (Est de la République démocratique du Congo), joint au téléphone par POLITICO.CD.

Ce commissaire de la police indique que ce mouvement de la jeunesse profite de la flambée de l’insécurité dans cette ville commerciale pour se positionner politiquement.

« Il s’agit d’un positionnement politique ou tout simplement d’une manipulation politicienne. Au lieu de collaborer avec la police pour réduire l’insécurité, ces jeunes préfèrent se ranger derrière des appels radicaux contre l’autorité administrative » ajoute M.  Mbambi, avertissant que tout action de cette cellule de sécurité communautaire non coordonnée avec les forces de l’ordre rencontrera les éléments de la police sur son chemin.

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Face au phénomène Kasuku «vols nocturnes à mains armées et avec des outils capables de faire sauter les verrous», le commandant de la police appelle la population de Butembo en général et plus particulièrement les jeunes engagés dans des associations à une collaboration en vue de mettre fin à ce banditisme urbain, qui a fait déjà plusieurs morts, de blessés et d’importantes richesses perdues.

La Véranda Mutsanga est un groupe d’autodefense non armé dont l’intervention de ses membres dans la sécurisation de la population locale a toujours été apprécié par les habitants de Butembo. «Nous ne sommes pas venus remplacer la police ou l’armée, précise Tembos Yotama, leader de ce mouvement avant de nuancer, mais nous suppléons au déficit constaté dans la protection de personnes et de leurs propriétés par les services de sécurité

La Veranda Mutsanga, qui regroupe une centaine de membres, recentre principalement ses interventions sur cinq quartiers (Mutiri, Kimbulu, Wayene, Kamesimbozo et Kalemire) sur les neufs que compte la commune de Bulengera dans la partie Nord-Est de cette ville, frontalière avec le territoire de Beni.

«Nous avons remarqué que lorsque les bandits faisaient une incursion dans un quartier, les habitants faisaient  spontanément des tapages sur des bidons, des coups de sifflet, des patrouilles dans les quartiers. Cela nous a motivé à les réunir, les organiser pour leur propre sécurisation » précise M. Yotama.

Avec Anadolu Agency

1 comments
  1. On crée soi-même les conditions de la radicalisation des jeunes et après on crie au loup. La mission de la police est celle de sécuriser les personnes et leurs biens et si elle ne le fait pas, la nature ayant horreur du vide, ce genre de groupe finit par s’affirmer.

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