Quand la députation devient une affaire familiale

Photo DR.

En RDC, devenir un député est très lucratif par rapport au revenu moyen d’un congolais lambda. Rien d’étonnant alors de voir les gens se bousculer à l’heure où il faut déposer des candidatures. Les bulletins de vote se remplissent, approchant même le format d’un livre.

Pour la députation, tout candidat doit avoir un suppléant. Celui ci le remplacerait automatiquement en cas de décès ou autre incompatibilité. A voir que bon nombre de candidats proviennent de partis politiques, nul doute que ces suppléants devraient aussi en faire partie. Normal donc qu’on se satisfait si on est l’heureux désigné.

Mais seulement, à ce jour, une tendance prend corps: « je ne suis plus là, alors mon siège passe à ma femme ou à mon enfant« . Oui on ne pourrait ôter le droit à un membre de famille de prendre la place d’un autre, mais les méthodes poussent à des interrogations.

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Rappel de certains faits

Durant la transition du gouvernement 1+4, Roger Lumbala, alors ministre et président du parti politique RDC/N se fait évincer du gouvernement. Étant donné que le poste revenait de droit à son parti politique, et là il ne trouva pas autre remplaçant que sa femme; celle ci devint alors ministre.

En 2016, Christian Badibangi, un opposant congolais alors député trouve la mort. Il est alors remplacé par son fils qui devient même président de son parti politique. Oui il en a le droit, mais juste la question de savoir quel était son activisme au sein du parti du vivant de son père.

Le député Adolph Lumanu, devenu ministre de l’intérieur fut remplacé par sa femme à l’Assemblée nationale.

La situation n’est pas prête de changer. Entre l’affaire ministre déchu Lumbala, en passant par le député Badibangi mort et Lumanu nommé ministre, un bon temps est passé alors que les mêmes pratiques persistent.

D’ailleurs, la dernière validation des mandats de députés à l’Assemblée nationale l’attestent. Deux femmes, Mesdames Ramazani, épouse du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, ainsi que Bitakwira, épouse du ministre du Développement rural, ont eu à remplacer leurs maris nommés membres du gouvernement Badibanga et puis avec Bruno Tshibala: la famille d’abord.

6 comments
  1. Il ne manque que le R à la M.P. pour être ce qu’elle est réellement: un M.P.R bis voire pire.
    Les politichiens congolais sont nés avant la honte. C’est d’une telle tristesse !

    1. Trophon Kinkiey Mulumba avait désigné son fils le remolacer au parlement quant il était nommé au gouvernement. Sans oublier qu’il avait choisi son épouse le remplacer à la tête de son parti politique.

  2. et comment voyez-vous Mme Shadari ou Bitakwira effectuer le contrôle parlementaire, libala ekokufa !!!! elles ont quel niveau d’études, quelle expérience professionnelle et que pensent les autres membres du parti?

    n’importe quoi et après on dit que les femmes congolaises ne sont pas compétentes. Comment voulez-vous que les femmes compétentes et sérieuses s’embrouillent dans ce mélimelo????

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