Les autorités de la RDC ont arrêté au moins 27 collaborateurs de Moïse Katumbi et d’autres membres de partis d’opposition entre le 22 avril et le 7 mai à Lubumbashi, annonce l’ONG Human Rights Watch.
« Les arrestations et les agressions commises à Lubumbashi semblent consister en autre chose que les habituels cas de harcèlement policier, mais plutôt en des actes visant précisément un prétendant à la présidence et ses proches partisans », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Le gouvernement devrait faire marche arrière d’urgence et s’assurer que les partis d’opposition et tous les citoyens congolais soient en mesure d’exprimer librement leurs vues et de se rassembler pacifiquement. »
Dans un communiqué publié ce lundi 9 mai 2016, l’ONG insiste sur le rôle de la MONUSCO.
« Ces incidents récents soulignent l’importance pour la MONUSCO de renforcer sa présence militaire et policière à Lubumbashi, un foyer de contestation politique où il n’y a pour l’instant qu’une présence minimale des Nations Unies. La MONUSCO devrait pleinement s’acquitter de son mandat de protéger tous ceux risquant d’être victimes de violences et de menaces politiques dans la zone, a déclaré Human Rights Watch.
HRW demande aux responsables gouvernementaux de faire preuve de sérieux.
« L’arrestation de proches des dirigeants d’opposition, le saccage des locaux de leurs partis et l’utilisation de gaz lacrymogène pour perturber des manifestations pacifiques constituent un signal effrayant en ce qui concerne la sécurité autour des élections en RD Congo dans le futur », a affirmé Daniel Bekele. « Les responsables gouvernementaux devraient faire preuve de sérieux à propos de leurs propres appels au dialogue en instaurant un climat de confiance et en mettant fin à cette campagne de harcèlement et de violence. »