Accord-cadre d’Addis-Abeba : 11 ans après, les pays voisins continuent de soutenir les groupes armés en RDC

À l’occasion du 11ème anniversaire de l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba, les institutions garantes ont exprimé leur « profonde » préoccupation face à la « détérioration » de la situation sécuritaire à l’Est du pays.

Dans un document daté de ce 26 février, l’ONU, l’UA, la SADC et la CIRGL appellent les pays signataires à la retenue et à un engagement renouvelé en faveur du dialogue par le biais des processus de médiation régionaux existants, notamment les processus de Luanda et de Nairobi.

« Nous, les institutions garantes, l’Union africaine (UA), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), les Nations Unies (ONU), exprimons notre profonde préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et la résurgence des tensions bilatérales dans la région des Grands Lacs », peut-on lire dans ce communiqué.

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Abordant l’aspect lié aux perspectives d’avenir, les institutions garantes ont rappelé l’engagement de pays signataires de ne pas « héberger » ni « fournir » une protection aux personnes accusées de crimes de guerre.

« Nous exhortons tous les pays signataires à respecter l’engagement de ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations Unies », a-t-il poursuivi.

Dans le même ordre d’idées, ces institutions félicitent les pays signataires pour les progrès réalisés jusqu’à présent dans la mise en œuvre de leurs engagements, et saluent la décision de revitaliser l’Accord-cadre, comme demandé par le Conseil paix et sécurité de l’UA lors de la réunion au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement le 17 février 2023 et approuvé par les Chefs d’État des pays signataires lors de la 11e réunion de haut niveau du Mécanisme de suivi régional, tenue le 6 mai 2023 à Bujumbura, au Burundi.

Samedi 24 février 2024, l’Accord-cadre d’Addis Abeba a totalisé 11 ans depuis sa signature par 11 États et quatre institutions internationales et régionales à savoir les Nations-Unies (ONU), l’Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC). Cet accord porte sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région.

L’Accord-cadre d’Addis Abeba avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC. Le 11e anniversaire de cet accord coïncide avec une nouvelle agression de la RDC par son voisin le Rwanda via la rébellion du M23 dans le Nord-Kivu.

Lors d’un briefing de presse animé par le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, jeudi 22 février à Kinshasa, Félix Tshisekedi a passé en revue les accusations selon lesquelles la RDC ne respecte pas l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

« La RDC est le seul pays à le respecter. Nous avons même désigné un coordonnateur pour le suivi dudit accord », a-t-il précisé.

Silas MUNGINDA

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