Kinshasa : les pirogues comme nouveaux moyens de traversée sur l’avenue Itaga

La crue des eaux du fleuve Congo n’a pas fini de faire payer ses frais les plus lourds aux populations riveraines. C’est le cas des habitants d’une partie de la commune de Barumbu à Kinshasa, qui voient non seulement leurs maisons être complètement submergées mais également leurs ruelles inondées de part et d’autre.

Sur l’avenue Itaga, dans ses croisements avec les avenues Titile, Wamba et Isoki, non loin d’un grand conduit dénommé « Bitshaku », dont les fluides se déversent dans le fleuve Congo passant par la société Bralima, la situation est complexe.

Les eaux en augmentation dans le fleuve ont trouvé le lit sur ce coin de la commune de Barumbu, au quartier Mozindo, au point qu’actuellement deux pirogues sont remarquables sur la direction Itaga. Elles servent de moyen de traversée sur une distance de plus de 150 mètres, permettant aussi aux résidents d’entrer et de sortir de leurs habitations dans les environs, moyennant 500 FC.

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Pour ceux qui ne savent pas à quel saint se vouer, n’ayant pas des moyens financiers, choisissent volontiers de mettre les pieds dans ses eaux stagnantes confondues avec les caniveaux. Ils font ainsi fi de tous les risques de santé qu’ils encourent.

« On ne sait pas quoi faire, on ne sait pas où aller, on vit avec…», a lâché une dame pendant qu’elle enjambait sur cette marée qui s’est formée sur Itaga.

Pas d’électricité, les petits commerces en berne…

Cette partie de l’avenue Itage a passé les festivités sans électricité. Selon les témoignages sur place, le courant électrique a été coupé par la Société nationale d’électricité (SNEL) quand la situation s’est aggravée pour éviter des dégâts qui peuvent résulter du contact entre l’énergie électrique et cet afflux d’eau du fleuve.

Cette partie inondée est également un sanctuaire des marchés pirates où l’on trouve des mini-alimentations, des points de vente, des services de téléphonie mobile. Tout cet écosystème commercial est actuellement à l’arrêt. Les tenanciers attendent que les eaux baissent.

Sur la petite avenue appelée Wamba, c’est l’école primaire et secondaire « Roda school » qui a mis momentanément les clés sous le paillasson. La reprise des activités scolaires prévue ce 08 janvier est hypothétique dans cet établissement privé, ses accès et sa cour étant immergés dans les eaux.

Dans un communiqué rendu public le 28 décembre dernier, la Régie des voies fluviales (RVF) avait mis en garde contre l’évolution des eaux du fleuve Congo. Cette structure de l’État avait indiqué qu’à cette allure de la remontée des eaux qui rapproche de celle de 1961, ces inondations menacent « les activités économiques et les populations riveraines». Elles exposent également la population aux maladies hydriques.

F.Joseph

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