Présidentielle 2023: Katumbi dénonce un « braquage électoral » et associe la rue pour la « reconquête » du pouvoir par des actions pacifiques

Près de 4 jours après la publication des résultats provisoires donnant à son adversaire direct le Président sortant Félix Tshisekedi vainqueur, le candidat à la présidentielle et opposant politique Moïse Katumbi a brisé le silence. Il s’est adressé pour la première fois aux congolais depuis cet événement.

Dans un message vidéo publié ce mercredi 03 janvier, l’ancien gouverneur de la province de l’ex Katanga n’entend pas accepter les résultats communiqués par la CENI plébiscitant vainqueur Félix Tshisekedi. Pour lui, il s’agit de la fraude, de la tricherie et du fait accompli qui s’est imposé à tout le monde.

« Un régime issu de la fraude , de la tricherie et du fait accompli qui s’est imposé à nous . Il n’en sera jamais question. Absolument jamais ! À l’aube de cette année nouvelle à laquelle nous aspirons, à la paix, à la sécurité, à la stabilité et au développement. Nous savons tous que nous ne pourrons jamais bâtir une nation apaisée et tisser le lien du vivre ensemble sur le mensonge, la fraude et la tricherie », a dénoncé Katumbi dans son adresse au peuple congolais.

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Pour contrecarrer ce groupe d’individus ayant pris le pouvoir et s’y maintenir sans la volonté du peuple congolais, Moïse Katumbi veut utiliser une loi de la constitution Congolaise pour refuser la fraude et l’installation de la dictature.

« Notre constitution nous invite à nous opposer à tout groupe d’individus qui veut prendre le pouvoir et s’y maintenir en dehors de la volonté du peuple congolais. Pour notre dignité et l’avenir de nos enfants, nous sommes tenus de souscrire à tous les moyens mis à notre disposition pour refuser la fraude et l’installation de la dictature », affirme l’ancien gouverneur du Katanga.

Faisant d’une pierre deux coups, Katumbi Chapwe annonce des actions pacifiques et démocratiques, conformément à la constitution pour faire échec à la fraude et reprendre en main notre destin avec les dirigeants de notre choix.

« Peuple congolais, tenons bon et restons mobilisés. Le temps de l’action est venu. Par des actions pacifiques et démocratiques, nous allons résister et reconquérir notre droit le plus légitime : celui de faire échec à la fraude et de reprendre en main notre destin avec les dirigeants de notre choix », a argué Katumbi.

Moise Katumbi estime que ces actions ont pour but de « sauver » la démocratie ainsi que le Congo qu’il attend construire ensemble avec la population.

« Sauver notre démocratie est devenu plus qu’une priorité ; c’est notre devoir, et je ne faillirai pas à mon devoir citoyen. C’est pourquoi je vous demande de ne pas baisser les bras, de ne pas céder au découragement et au pessimisme. Au contraire, reprenons ensemble la marche que nous avons engagée, car rien n’est fini et tout est encore possible. Ce nouveau Congo, nous y avons droit, et nous ne laisserons à personne le droit de briser le rêve que nous avons de le construire ensemble », a-t-il justifié.

Katumbi, MAFA, Mukwege…: Unir les forces pour l’annulation des élections

Bien avant que Moïse Katumbi ne s’exprime individuellement sur les résultats de la dernière élection présidentielle en RD Congo, Floribert Anzuluni, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Denis Mukwege, ainsi que cinq autres candidats, avaient dans une déclaration commune, appelé la population congolaise à se mobiliser pour « sauver la démocratie et la nation en péril ». Ils demandaient ainsi aux Congolais de « protester massivement dans la rue contre les voleurs de nos voix »dès l’annonce des résultats par la CENI.

Ce faisant, ils ont invité les congolais à s’opposer à une « fraude électorale » et de défendre la démocratie, en invoquant l’article 64 de la Constitution congolaise qui reconnaît le droit à la désobéissance civile. Ainsi donc Katumbi et les autres opposants parlent désormais le même langage

Les USA prêchent la voix du recours légal devant les institutions judiciaires

Pour leur part, les États-Unis d’Amérique avaient réagi à la suite des résultats provisoires de l’élection présidentielle.
Selon les résultats communiqués par la CENI, Félix Tshisekedi est largement en tête du scrutin avec plus de 73,3% de voix.

Conscient que,plusieurs candidats de l’opposition dont Martin Fayulu , Denis Mukwege, Moïse Katumbi pour ne citer que ceux-là, avaient rejeté ces résultats provisoires suite à plusieurs irrégularités soulevées parmi lesquelles, le prolongement du processus en dehors de la date fixée, les bourrages des urnes et autres. Par conséquent, ils comptent initier des mouvements de protestations à travers la République.

Les USA ont indiqué que les seuls moyens de contester les résultats et d’exiger des comptes doivent passer par le système juridique et un engagement civique pacifique selon le communiqué.

À l’heure actuelle, cette démarche proposée par le pays de Joe Biden n’est pas celle choisie par l’opposition qui continue de dénoncer des « fraudes massives » et refuse de déposer le recours devant la Cour constitutionnelle. Elle estime que cette juridiction travaille au service du pouvoir en place.

Selon le calendrier électoral de la CENI, la période des contentieux a déjà été ouverte devant la Cour constitutionnelle depuis le lundi 02 janvier dernier et s’est d’ailleurs clôturée mercredi 03 janvier. Une seule requête a été introduite par le Candidat président Theodore Ngoy arrivé dernier lors de la présidentielle de 2023.

Selon les résultats provisoires publiées par la CENI en attendant l’arrêt définitif de la Cour Constitutionnelle, le Chef de l’Etat sortant,Félix Tshisekedi a remporté le scrutin présidentiel avec plus de 13 millions de voix. Cependant, les principaux candidats de l’opposition dénoncent un « simulacre d’élections » et estiment que les résultats annoncés ne reflètent pas la réelle expression du vote des Congolais exprimée dans les urnes et les réfutent.

Ézechiel T. Mampuya

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