Beni : le bureau de la MONUSCO retrace son bilan annuel de 2023

En ce troisième jour de l’année 2024, le leadership du bureau de la MONUSCO à Beni a convié des journalistes locaux à un échange autour des réalisations de la Mission dans cette région qu’on surnomme Grand Nord (la partie Nord de la province du Nord-Kivu), région encore en proie à l’activisme des groupes armés comme les ADF et les milices Mai-Mai. Il s’agit également de la région où la MONUSCO est souvent accusée d’inaction ou de passivité, face aux massacres des civils perpétrés par les groupes armés.

« La protection des civils, ce n’est pas seulement une question militaire », a, d’entrée de jeu, fait savoir Josiah Obat, chef de bureau de la MONUSCO à Beni. Une affirmation soutenue non pas pour cacher le bilan de la force onusienne, mais plutôt pour mieux souligner tous les efforts fournis par toutes les composantes civiles de la Mission, sans lesquelles, l’action militaire manquerait de solidité et de substance.

Impact pour les populations civiles

Dans le document de vingt pages remis à la vingtaine de journalistes présents, on peut découvrir ou se remémorer notamment les activités menées au cours de l’année qui vient de s’achever auprès des juridictions civiles et militaires, de la Police congolaise, de la société civile ou de l’administration pénitentiaire.

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Au total, près de 600 000 dollars américains ont été utilisés dans des projets en faveur des institutions et des habitants de Beni, Butembo et Lubero.

Au mois de mars, par exemple, la construction du bâtiment qui abrite l’auditorat militaire de Beni a été achevée. Les magistrats du parquet militaire travaillent désormais dans de bonnes conditions et les personnes interpellées sont désormais détenues dans des cellules où leurs droits à la dignité et à l’intégrité physique sont respectés.

A Kamango, la MONUSCO a financé un projet d’éclairage public et d’électrification de l’hôpital général de référence qui risquait de ne plus être alimenté en électricité à cause de la fermeture d’une base des casques bleus.

« La protection des civils, c’est aussi cela. Quand les civils peuvent circuler sans crainte le soir grâce à des lampadaires, c’est leur sécurité qui s’en trouve renforcée », martèle devant les journalistes, Jean-Tobie Okala, responsable de l’information publique du bureau.

« C’était comme une revue des activités de la MONUSCO de l’année passée où on a achevé beaucoup de projets, malgré un climat compliqué marqué par un sentiment anti-MONUSCO qui freinait les mouvements du staff de la MONUSCO », explique, pour sa part, Josiah Obat, énumérant les projets de formation et d’équipement de la police, l’appui au processus électoral, l’assistance aux détenus de la prison de Beni, etc.

Informer pour limiter la désinformation

Les journalistes présents à cet échange ont salué cette rencontre qui leur permet de connaître en détail les activités de la Mission dans cette région où circulent souvent sur les réseaux sociaux, des commentaires sur la MONUSCO, quelquefois éloignés de la réalité.

« Il faut répéter ce genre d’exercices pour que la population se rende compte de ce que la MONUSCO fait exactement. Auparavant, il y avait un sentiment de désaccord entre la population et la MONUSCO, parce qu’il n’y avait pas ce genre d’échanges », a expliqué un journaliste pour qui le partage de la bonne information peut faire reculer la désinformation et faciliter la compréhension entre la population et les acteurs engagés dans la restauration de la sécurité à Beni.

« Si nous ne participons pas à de telles activités, nous aurons du mal à comprendre ce que fait réellement la MONUSCO. Et aussi, ce qui nous tenait le plus à cœur, c’était de comprendre ce qui va se passer après le départ de la MONUSCO. Et comment ce retrait se passe. Pour comprendre tout cela, ce type d’échanges est important », a indiqué pour sa part Nono Lyhemopo de la Radio télévision Rwanzururu.

La question du départ de la Mission a effectivement été abordée lors de la séance des questions-réponses.

Le chef de bureau J. Obat a également rappelé la question des fermetures récentes des bureaux de Butembo et Lubero. Cette décision s’inscrit dans le cadre du plan de retrait décidé par les autorités congolaises et les Nations Unies.

Isaac Bin-ngeve

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