Naissance de l’AFC – M23 : les Wazalendo dénoncent une tentative de « balkanisation » de la RDC

Dans un communiqué de presse parvenu samedi à POLITICO.CD, faisant suite à la création par Corneille Nangaa, Président honoraire de la CENI, du mouvement politico-militaire AFC allié au M23 et plusieurs groupes armés locaux, les résistants patriotes dits Wazalendo dénoncent un complot visant à émietter la République Démocratique du Congo, à trois parties.

Contre toute attente, Nangaa, très proche de l’ex-président Kabila, a mis en place vendredi une coalition rebelle nommée Alliance Fleuve Congo. Alors que le Kenya intervient à plusieurs dimensions militaires dans l’est de la RDC, notamment dans le cadre de l’EAC mais aussi des accords bilatéraux, la capitale Nairobi a servi de cadre à la naissance de ce mouvement.

À cet effet, les Wazalendo estiment que le choix du Kenya prouve à suffisance la participation active de ce pays dans l’agression de la RDC. « Le basculement du pouvoir au Kenya d’entre les mains de l’ex Président Uhuru Kenyatta aux mains de William Ruto, démontre que le Kenya a intégré la dynamique des envahisseurs qui rêvent, depuis de décennies, l’établissement d’un empire au coeur de l’Afrique et la balkanisation du Congo », disent-ils.

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« Pourquoi le nom de l’Alliance Fleuve Congo ? Effectivement, car le projet vise à émietter le Congo en 3 parties qui partiraient de la source dudit fleuve jusqu’à son embouchure; faisant du grand Katanga, un État; le Grand-Kivu plus la grande orientale, un autre État; et le grand Kasaï, le grand Bandundu, le Bas-Congo, le grand Équateur, un autre », expliquent ces volontaires pour la défense de la patrie.

Une main noire de Kabila et Katumbi ?

La thèse n’est pas écartée par les résistants patriotes Wazalendo. Ils soutiennent tout de même que le chaos serait envisageable après la tenue des élections générales du 20 décembre. Pour eux, Kabila, très silencieux depuis la passation du pouvoir, serait à la manette, mais aussi le soutien public de Corneille Nangaa à Moïse Katumbi, en lice à la Présidentielle 2023, fait planer des doutes.

« Que cette déclaration ait été faite par Nangaa, un très proche fidèle de l’ex-Président Joseph Kabila, resté taiseux depuis qu’il a cédé le pouvoir et malgré toutes les turbulences qui ont suivi sa passation du pouvoir le non-alignement des candidats à tous les niveaux par son parti qui soutient par surprise la candidature de Katumbi, vient confirmer notre thèse selon laquelle cette guerre est soutenue par les caciques de certains partis politiques qui sont effectivement les produits de l’AFDL, RCD, CNDP et toutes les métamorphoses qu’ils ont connues », lit-on dans le même communiqué.

Bien plus, ajoute la même source, « ayant suivi le soutien apporté par Corneille Nangaa au candidat numéro 3 dont le plus en vue est son tweet et son communiqué du 22/11/2023, soutenu à la fois par le Rwanda, le M23 et certaines puissances internationales, tous alliés contre notre pays la RDC, il y a donc lieu de conclure que le candidat numéro 3 en est aussi membre ».

Appel à se lever

Dans cette perspective, les Wazalendo affichent leur soutien au Président de la République, Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, et appellent Kinshasa de bien veiller sur sa « sécurité » car, arguent-ils, le plan identique à celui contre Lumumba et Mzee Laurent Désiré Kabila voire Simon Kimbagu, Mamadou, Bahuma, etc est plausible contre sa personne.

Ils appellent aussi à mettre en place, en toute urgence, la RAD qui absorbe d’office tous les Wazalendo qui soient dotés en armes et munitions et pris en charge sur tous les plans et d’assainir et assouplir le commandement FARDC et PNC et les autres services de sécurité.

Dans la même foulée, les résistants patriotes pensent qu’il est temps de sécuriser l’Ituri, Nord-Kivu, le Sud-Kivu, les Bandundu, Kinshasa et le Katanga car « des conflits tribalo-ethniques vont y être déclenchés et accentués pour baliser le chemin à cette forfaiture de ces lâches et de mettre devant un fait accompli ces chantres de la Démocratie et des droits de l’homme qui soutiennent à la fois les pays agresseurs de la RDC à la veille de l’Organisation de son Nième cycle électoral ».

« Au peuple congolais de se lever depuis le Nord, Sud, Est et Ouest et se ranger en ordre de bataille car son salut en dépend et de ne pas tomber dans la manipulation tendant à le diviser. Le moment est venu et ça nous exige de ne pas abdiquer », pestent les Wazalendo.

Cette posture des Wazalendo rencontre notamment celle de Kinshasa. Le complot du Kenya dans l’agression étrangère qui écume l’Est du pays n’est pas loin d’être déniché. « Comment un pays avec lequel nous travaillons peut accueillir des activités subversives ? », s’est interrogé vendredi le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya.

Serge SINDANI

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