Conférence ministérielle de la Francophonie à Yaoundé : Kinshasa insiste sur l’implication de Kigali dans la crise dans l’Est

C’est une vérité connue de tous : les relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et son voisin, le Rwanda, sont très tendues sur le plan diplomatique. Kinshasa ne cesse d’accuser l’implication directe de Kigali dans la crise sécuritaire et humanitaire qui sévit sur le flanc oriental de son territoire. Actuellement, plus de six millions de déplacés internes sont enregistrés, d’après les rapports officiels.

Supplétifs des Forces armées rwandaises (RDF), les terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) tuent, violent, et font parfois la loi dans les territoires de la province congolaise, Nord-Kivu, à côté de tant d’autres groupes armés locaux et étrangers.

Ce dimanche 5 novembre, alors que les nations membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) siégeaient à la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) à Yaoundé, capitale du Cameroun, les tensions ont encore surgi entre les représentants de deux pays dans cette réunion francophone.

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Une passe d’armes sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC a départagé Crispin Mbadu, vice-ministre des Affaires étrangères et Francophonie de la RDC et Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC.

D’après un tweet du ministère des Affaires étrangères et Francophonie de la RDC que POLITICO vient de consulter, le numéro de la diplomatie congolaise ne s’est pas retenu de dénoncer le soutien que le Rwanda qui continue d’accorder aux M23, ce malgré la résolution des Chefs d’Etats francophones qui, lors du Sommet de Djerba, en novembre 2022, avaient « condamné avec force tout soutien apporté à ce groupe ».

« Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que le M23 bénéficie de l’appui du Rwanda comme l’attestent différents rapports des experts des Nations Unies et, tout récemment, les images captées par les drones de la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco) », a lancé vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC.

Crispin Mbadu a profité de cette occasion pour réitérer ses remerciements à l’égard des États et gouvernements qui soutiennent la RDC face à cette agression injuste, en particulier ceux qui ont exprimé leur solidarité par des actions concrètes.

En guise de réponse, le ministre rwandais a parlé du groupe M23 et de l’agression dont la RDC est victime comme étant un problème politique interne à la RDC, accusant dans la foulée le gouvernement congolais d’utiliser le Rwanda comme « bouc émissaire ».

Fin octobre, le gouvernement congolais a dénoncé une incursion de l’armée rwandaise dans le sol congolais qui, d’après le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, venait en renfort aux M23 essoufflés dans les affrontements contre les Forces armées congolaises (FARDC) et celles de la Monusco. Kinshasa avait promis des conséquences suite à cette incursion.

Odon Bakumba

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