Menant une mission d’itinérance dans la région de Beni, en proie à la rébellion djihadiste des ADF et d’autres groupes armés, le général de division Aphaxard Kiugu, commandant de la force régionale de l’EAC (EACRF), a visité vendredi la Force de réaction rapide kényane II (KENQRF II) qui sert notamment dans le cadre de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Sur place, le commandant, le lieutenant-colonel David Munoru, a reçu son hôte de la force régionale aux côtés d’autres officiers d’état-major kényans du QG de I’EACRF et l’a guidé à travers le déploiement actuel, les rôles et les responsabilités de la force, les progrès et les défis opérationnels avant une visite guidée de la base d’opérations permanente de Mavivi, non loin du centre-ville de Beni.
D’après une dépêche de l’armée régionale consultée par POLITICO.CD, Kiugu a, d’entrée, été informé des avancées remarquables sur terrain conformément aux mandats de déploiement de cette unité kényane dans le territoire de Beni. « les troupes ont accompli avec succès toutes les tâches qui leur ont été confiées par le quartier général de la force en tant que contingent. Il a été informé des bonnes relations entretenues par le contingent avec la communauté locale qui restent essentielles au succès de leur mission », signale la dépêche, reprise en format Thread sur le compte Twitter de l’EACRF.
Bien plus, s’adressant aux troupes de la force de réaction rapide kényane II, le général de division Kiugu a reconnu leur « louable performance » et a déclaré « qu’un tel succes contribue à la reconnaissance du Kenya en tant que contributeur clé aux opérations de soutien de la paix dans la région et au-delà, alors que le Kenya s’efforce de retrouver sa position dans le classement mondial ».
« Vous êtes ici pour une bonne raison et aucun échec n’a été associé à la culture des Forces de défense du Kenya (KDF). Vous avez un mandat à livrer, et il n’y a pas de raccourci. La réputation que vous laissez derrière vous est essentielle pour les futurs déploiements », a-t-il rappelé, aux troupes kényanes basées à Beni.
C’est dans cette optique que le commandant de l’EACRF a en outre reconnu que « le bon bilan enregistré par ce contingent kényan depuis son déploiement sous la MONUSCO en 2021 a considérablement augmenté la demande de troupes des FDK dans les opérations de soutien à la paix ».
Il a ainsi battu le rappel des troupes mettant l’accent sur « l’importance de maintenir les plus hauts niveaux de discipline, de professionnalisme et de formation continue », qui selon lui, sont les vertus d’une armée réussie dans n’importe quelle opération.
Le commandant de la Force a, tout de même, imploré les troupes de « rester extrêmement vigilantes et de ne pas baisser la garde car la situation sécuritaire dans leur zone d’opération reste instable et d’autant plus que l’ennemi est l’ADF, un groupe terroriste lié à Al-Shabaab ».
La mission de l’ONU, à travers la MONUSCO dans cette partie est sous critique. Malgré sa presence depuis plus de deux décennies, la région connaît un cycle infernal de la barbarie humaine des forces négatives dont l’ADF, principale rébellion dans la région et auteur de massacres de milliers de civils. À ces jours, la force ougandaise (UPDF) mène une opération conjointe avec les forces congolaises afin d’éradiquer ces éléments ADF, qui constituent aussi une menace pour l’Ouganda voisin. Des bilans sont, selon le porte-parole de ces opérations, le colonel Mak Hazukay, « plausibles » sur terrain. Cette semaine, plusieurs chefs de rebelles ADF ont été neutralisés et des otages libérés.
Serge SINDANI
