Meurtre de Cherubin Okende : le parti de Katumbi considère que la justice est dessaisie de l’instruction du dossier et exige des enquêtes « rapides » avant « la dissipation » des preuves

Alors que le porte-parole du gouvernement de la RDC a affirmé que les enquêtes sur l’assassinat du député national et ancien ministre des Transports, voies et communication, Chérubin Okende, suivent leur cours normal, le parti politique de l’opposant Moïse Katumbi, au sein duquel le défunt fut porte-parole, dénonce la lenteur quant à la mise en place d’une commission pluridisciplinaire avec l’appuie de l’expertise belge, sud-africaine et de la mission de l’ONU en RDC, Monusco.

« Avant que les preuves ne se dissipent, nous exigeons que cette commission d’enquête indépendante soit mise en place très rapidement. Le temps perdu sert aux assassins », a déclaré Dieudonné Bolengetenge Balea, secrétaire général d’Ensemble pour la République.

Rebondissant sur la décision du gouvernement prise à l’issue d’une réunion de sécurité à l’aube de la découverte du corps sans vie de Chérubin Okende le 14 juillet dernier qui appelle les garanties des experts internationaux indépendants, ce parti politique considère que « la justice congolaise est dessaisie de l’instruction du dossier ».

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Dans cette même perspective, Ensemble pour la République déplore la « précipitation et l’agitation » avec lesquelles la justice congolaise a communiqué sur cette affaire.

« L’autopsie n’a pas encore été pratiquée alors qu’elle est incontournable dans ce cas pour permettre de déterminer les circonstances de la mort, l’heure de la mort, la cause et les moyens utilisés pour causer la mort. Cette autopsie ouvrira les pistes vers les assassins et leurs commanditaires », a déclaré le secrétaire général de cette formation politique tout en précisant qu’en droit congolais et en matière pénale, l’instruction préparatoire de l’enquête est secrète.

« Il est tout à fait troublant que le maître de l’action publique en personne, ici le Procureur Général près la Cour de cassation, annonce une conclusion selon laquelle l’honorable Chérubin est mort par balles, sans autopsie et sans enquête sérieuse. Comment peut-on violer de manière aussi éhontée le sacro-saint principe du secret de l’instruction », a-t-il pesté.

Qui plus est, Ensemble pour la République fustige le fait que le gouvernement par le biais de son porte-parole, Patrick Muyaya, se serait autorisé d’interdire à l’opinion de faire le parallèle avec l’assassinat de l’activiste des droits humains Floribert Chebeya.

« Pourtant les similitudes sont flagrantes dans ce cas : invitation au siège d’une institution publique, pour l’un à la Police, pour l’autre à la Cour constitutionnelle, puis disparition et corps retrouvés dans un véhicule, mises en scène douteuses, avec des traces incontestables d’assassinats…On s’interroge pourquoi une telle agitation. Les gens n’ont-ils pas leur conscience tranquille? Veut-on servir à l’opinion une version éloignée de la vérité ? Pour protéger qui ? Il est indécent, inacceptable d’agir avec autant de désinvolture dans un cas aussi grave que celui de l’assassinat d’un compatriote. Il s’agit ici de rechercher la manifestation de la vérité pour retrouver des assassins et leurs commanditaires et non de déployer une communication cosmétique pour désorienter l’opinion et couvrir les assassins », a argué Dieudonné Bolengetenge pour qui le temps de décréter les boucs émissaires est dépassé.

« L’opinion publique congolaise ainsi que la communauté internationale attendent qu’une enquête internationale indépendante et impartiale livre la vraie vérité et établisse toutes la lumière sur l’assassinat de l’honorable Cherubin Okende », a-t-il martelé.

Le parti politique de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023 a manifesté sa méfiance envers la justice congolaise pour élucider les tenants et les aboutissants du meurtre de son porte-parole. Avant de prendre son vol pour Lubumbashi, l’ancien gouverneur de la province du Katanga a entrepris des démarches auprès des chancelleries étrangères et de la Monusco pour solliciter des enquêtes « poussées et indépendantes ».

Carmel NDEO

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