« Le multipartisme ne doit entraîner ni prolifération ni bipolarisation des formations politiques. Nous devons surtout éviter que le multipartisme ne devienne au Zaïre (RDC) synonyme de multitribalisme », voici là un extrait de la déclaration historique du feu président du Zaïre ( RDC), Mobutu, autorisant d’autres partis politiques à exercer en plus de son Mouvement Populaire de la Révolution, le MPR légendaire.
Dans son discours prononcé le 24 avril 1990, le président Mobutu avait appelé à considérer le multipartisme comme « la manifestation d’une volonté réelle de dépassement des tendances tribales, régionalistes et séparatistes ».
33 ans après, la République démocratique du Congo peut être fière d’enregistrer plusieurs cas d’expressions démocratiques avec des manifestations populaires de l’opposition et des organisations sociales, des élections multipartistes dont les cycles électoraux de 2006, 2011 et 2018.
Cependant, comme un prophète de son temps, le multipartisme prononcé par Mobutu a vite entraîné la prolifération des formations politiques en RDC. A l’instar de nombreuses églises et buvettes, la RDC compte à ce jour, 910 formations politiques validées par le ministère de l’Intérieur.
Selon la liste définitive du ministère de l’Intérieur, 31 partis politiques comportent le substantif « tshisekediste » dont 19 créés le 3 mars 2022, deux portant le même nom (Mouvement des révolutionnaires Tshisekedistes ) créés par le même arrêté. Par dessus tout, 4 partis portant l’acronyme UDPS à savoir; UDPS/Mubake, UDPS/Kibassa, UDPS/Tshibala et UDPS/Tshisekedi.
Il y a également certains partis politiques avec les acronymes comme ACPPRDC (Anti Choc Parti Politique de la République Démocratique du Congo), Idéal-Patriotes (Idées éclairant l’action libératrices – patriotes), 7A (Aujourd’hui avançons, assurons l’avenir, agissons sur l’amont et sur l’aval), AC (Actions), UNIR ( Union pour la République) , VIP ( Voix Indépendante du Peuple) ou même UNITE ( Unité Républicaine).
Sur cette liste de 54 pages actée par le ministère de l‘Intérieur, d’autres formations portent même les acronymes des universités comme UPC (Union des patriotes congolais).
La laïcité est aussi de mise. Ici, on trouve des partis comme Alliance des Combattants de Jésus-Christ pour la Restauration du Peuple (ACOJECREP), Alliance des Chrétiens pour le Renouveau et le Progrès (ACRP), Alliance Chrétienne pour le Salut du Congo (ACSCO), Congrès islamique pour le développement ou de la Convergence chrétienne.
D’autres formations politiques semblent par ailleurs se spécialiser sur un thème comme l’Alliance pour l’accès à la santé pour tous, l’Alliance des agriculteurs et paysans pour l’autonomie alimentaire ou l’Alliance Meya pour l’Éducation nationale.
Il faut préciser que les 910 partis politiques sont ceux qui ont été officiellement enregistrés par l’autorité de tutelle. Dans l’informel, le pays de Tshisekedi pourrait frôler les 1000 partis politiques.
Carmel NDEO
